
Le président de la République démocratique du Congo, Félix Tshisekedi, a accordé une mesure de grâce à plusieurs citoyens américains condamnés à mort pour leur implication dans la tentative de coup d’État du 19 mai 2024 à Kinshasa. Parmi eux figure Marcel Malanga Malu, fils de Christian Malanga Malu, chef du mouvement politico-militaire Nouveau Zaïre, qui avait tenté de renverser le pouvoir avant d’être abattu par les forces de sécurité congolaises.
La grâce présidentielle a été formalisée par l’ordonnance n°25/183 du 28 mars 2025, rendue publique ce mercredi. Elle transforme la peine de mort de Marcel Malanga en servitude pénale à perpétuité. Condamné le 27 janvier 2025 par la Cour militaire de Kinshasa/Gombe, il était l’un des 37 accusés ayant écopé de la peine capitale lors du procès tenu à la prison militaire de Ndolo.
Deux autres citoyens américains, Taylor Christa Thomson et Zalman Polun Benjamin, bénéficient également de cette mesure de clémence.
La ville de Kinshasa avait été le théâtre d’une tentative de renversement du pouvoir orchestrée par Christian Malanga et son groupe armé, composé de plus d’une cinquantaine d’hommes. Arrivé de la diaspora, Malanga accusait le régime en place de violations des droits humains et d’attiser les divisions ethniques.
Dans la nuit du 19 mai 2024, les assaillants avaient pris pour cible plusieurs sites stratégiques de la capitale, notamment le Palais du Peuple, siège du Parlement, et la résidence de Vital Kamerhe, président de l’Assemblée nationale. Leur progression vers le bureau du chef de l’État, situé à la cité de l’Union africaine, a été stoppée par les forces de la Garde républicaine, qui ont neutralisé Christian Malanga.
Cette grâce présidentielle intervient dans un contexte politique tendu en RDC. En optant pour l’amnistie partielle de ces condamnés, Félix Tshisekedi pourrait chercher à envoyer un message d’apaisement, aussi bien à l’opinion nationale qu’à la communauté internationale. Cependant, cette décision risque de susciter des débats sur la gestion des tentatives de déstabilisation du pays et la fermeté du gouvernement face aux atteintes à la sécurité nationale.
Abiël Bushoki