
La République démocratique du Congo (RDC) traverse une nouvelle phase de turbulences politiques et sécuritaire. Dans un communiqué publié dans la soirée du vendredi 7 mars, le ministère d’État en charge de la Justice a annoncé que plusieurs officiers supérieurs des Forces armées de la RDC (FARDC) ainsi que deux cadres influents du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD), Aubin Minaku et Emmanuel Ramazani Shadary, se voient interdire tout déplacement hors du territoire national jusqu’à nouvel ordre.
Selon le communiqué, les officiers concernés sont sous le coup d’une enquête judiciaire en lien avec des accusations de « désertion en temps de guerre ». Ils sont soupçonnés d’avoir abandonné leurs positions militaires face à l’ennemi, entraînant ainsi la perte de matériel militaire, de munitions et l’abandon de soldats blessés. Ces faits se seraient produits notamment à Goma et Bukavu, deux grandes villes de l’Est du pays, tombées sous le contrôle de l’armée rwandaise et de ses alliés du M23-AFC.

Le document précise que l’ouverture de leurs procès est prévue à partir du jeudi 13 mars devant la justice militaire.
Outre les officiers des FARDC, la justice congolaise s’intéresse également à Aubin Minaku, ancien président de l’Assemblée nationale et vice-président du PPRD, ainsi qu’à Emmanuel Ramazani Shadary, secrétaire permanent du même parti. Tous deux sont convoqués le lundi 10 mars à l’auditorat militaire pour être entendus sur des soupçons de « complicité avec l’ennemi AFC/M23 ».
Cette décision intervient quelques jours après que Shadary a répondu à une invitation du ministère de l’Intérieur pour clarifier la position du PPRD face à la crise sécuritaire actuelle. Le parti de l’ex-président Joseph Kabila se retrouve ainsi au centre d’une tempête judiciaire et politique d’ampleur.
L’ancien chef de l’État, Joseph Kabila, est directement cité dans cette affaire. Le président Félix Tshisekedi l’a désigné comme étant le « patron » du mouvement rebelle AFC dirigé par Corneille Nangaa. Cette accusation vient renforcer la pression sur Kabila, dont l’influence reste forte au sein de l’appareil politico-militaire congolais.
Par ailleurs, Jean-Pierre Bemba, ministre des Transports et ex-ministre de la Défense, accuse également Joseph Kabila d’être impliqué dans les exactions de la milice Mobondo, active dans l’espace Grand Bandundu. Il affirme détenir des preuves, notamment des aveux de combattants capturés.
Cette interdiction de sortie du territoire à l’encontre de hauts gradés militaires et de cadres du PPRD marque une intensification de la lutte du gouvernement contre les complicités internes présumées avec les groupes armés qui sévissent en RDC. Elle traduit également une escalade des tensions entre l’actuel pouvoir et le camp de l’ancien président Kabila, accusé de manœuvres visant à déstabiliser le pays.
Ci-dessous le communiqué :

La rédaction