
Un attentat à la bombe a endeuillé la ville de Bukavu ce jeudi lors d’un meeting organisé par Corneille Nangaa, coordonnateur de l’Alliance Fleuve Congo (AFC-M23). Selon un premier bilan provisoire, au moins huit personnes ont perdu la vie et neuf autres ont été blessées.
Le meeting, qui s’est tenu à la Place du 24, rassemblait une foule immense de la population et de curieux venus écouter l’ancien président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), aujourd’hui allié du mouvement rebelle M23. Peu après le discours de Nangaa, dans lequel il prononçait un discours contre le régime de Kinshasa, une détonation soudaine a plongé la place dans le chaos.
Des témoins rapportent une scène de panique totale : « C’était un bruit assourdissant, et ensuite, des cris. J’ai vu des gens au sol, certains sans vie », raconte un habitant présent sur les lieux.
La veille du meeting, des messages de menace circulaient sur les réseaux sociaux, évoquant un possible acte de sabotage contre cette manifestation controversée. Malgré ces avertissements, l’événement a eu lieu.
Avant l’explosion, Corneille Nangaa a dans son discours multiplié les attaques contre le président Félix Tshisekedi, l’accusant d’être à l’origine de l’insécurité persistante dans l’Est du pays. Il a également annoncé son intention d’installer un gouvernement parallèle dans le Sud-Kivu et promis la prise imminente de la ville d’Uvira.
« Dans deux jours, nous serons à Uvira pour restaurer la sécurité », a-t-il déclaré, ajoutant que son mouvement entendait mettre en place une nouvelle administration avec un gouverneur, des vice-gouverneurs et des responsables locaux.
Cet attentat marque une nouvelle étape dans la crise qui secoue l’Est de la RDC. La présence de Nangaa à Bukavu et ses ambitions politiques ouvertement affichées avec l’AFC-M23 constituent un défi direct à l’autorité de Kinshasa.
Pour l’instant, aucune revendication officielle de l’attentat n’a été faite, et les autorités n’ont pas encore réagi à ce drame.
La rédaction