
Le secrétaire général de la CENCO Donatien Nshole est invité au ministère de l’intérieur.pour une réunion de travail ce samedi 1ᵉʳ mars à Kinshasa. Dans le document, le ministre de l’intérieur Jacquemain Shabani a précisé que la séance de travail portera sur la récente dénonciation par la Conférence Épiscopale Nationale du Congo (CENCO) des actes de stigmatisation visant les Congolais s’exprimant en swahili.
Dans la lettre officielle datée du jeudi 27 février 2025, Jacquemain Shabani Lukoo a exprimé la volonté du gouvernement d’agir face aux préoccupations soulevées par la CENCO. Toutefois, il a exigé que des preuves tangibles soient apportées afin de justifier ces allégations.
« Je vous prie de bien vouloir apporter toutes les preuves nécessaires pour étayer vos allégations, notamment les lieux, les noms des personnes victimes et leurs adresses. Ces informations seront cruciales pour permettre au gouvernement de prendre des mesures appropriées et de garantir la protection de toutes les couches de la population, ainsi que la cohésion sociale et le vivre-ensemble harmonieux de toutes les races et ethnies en République Démocratique du Congo », a écrit le vice-Premier ministre.
Cette demande vise à permettre aux autorités d’évaluer la situation et d’adopter des mesures adaptées pour lutter contre toute forme de discrimination.
Dans un communiqué publié le 22 février 2025, la CENCO avait exprimé son inquiétude face à la « chasse et stigmatisation des Swahiliphones à Kinshasa et dans d’autres régions du pays ». Les évêques catholiques avaient dénoncé une recrudescence d’actes discriminatoires et de violences basées sur l’usage de la langue swahili, une situation qu’ils considèrent comme alarmante.
Ces dénonciations ont provoqué un vif débat au sein de l’opinion publique congolaise, certains acteurs de la société civile et politiques exigeant des enquêtes approfondies pour établir la réalité des faits.
La République Démocratique du Congo, pays aux multiples groupes ethniques et linguistiques, a connu par le passé des tensions liées à l’identité et à l’origine régionale. L’usage du swahili est particulièrement répandu dans l’Est du pays, une région marquée par des conflits récurrents. Dans certaines villes, notamment à Kinshasa, l’association du swahili à des groupes armés opérant à l’Est a parfois conduit à des amalgames et à des discriminations.
En convoquant Mgr Donatien Nshole, le gouvernement semble vouloir clarifier ces accusations et éviter une escalade de tensions.
La rédaction
Merci beaucoup pour cet iniassive