
Lors d’un conseil des ministres extraordinaire tenu mercredi 15 janvier 2025, le président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo a fixé un délai de 15 jours à son gouvernement pour lui présenter une feuille de route visant une levée progressive de l’état de siège instauré au Nord-Kivu et en Ituri depuis avril 2021. Cette mesure, décrétée en réponse à l’insécurité grandissante dans l’est de la République démocratique du Congo, a depuis été vivement critiquée pour son manque d’efficacité par certains acteurs.
L’état de siège avait pour objectif principal de restaurer la paix et de mettre un terme aux violences perpétrées par les groupes armés dans ces deux provinces. Toutefois, près de quatre ans après son instauration, son impact reste mitigé pour bon nombre. Des voix, notamment au sein de la société civile et des élus locaux, dénoncent un dispositif inefficace et appellent à une révision en profondeur.
Gratien Iracan, député de Bunia en Ituri, est l’un des détracteurs les plus virulents de cette mesure. « L’état de siège n’a pas apporté les résultats escomptés. La levée de cette mesure permettrait de rétablir les autorités civiles et de redonner à l’armée la latitude nécessaire pour se concentrer pleinement sur les opérations militaires contre des groupes armés tels que le M23 et les ADF », a-t-il récemment déclaré.
Pour évaluer la pertinence de ce dispositif, la Première ministre s’était rendue, il y a deux mois, au Nord-Kivu et en Ituri. Bien que le rapport de cette mission ait souligné que l’état de siège demeurait une nécessité dans certains aspects, il a également mis en lumière le besoin d’adapter ce mécanisme aux attentes des populations locales, qui plaident pour un allègement du dispositif.
« Les conclusions du rapport indiquent une volonté des populations concernées d’alléger les restrictions imposées par l’état de siège, sans pour autant compromettre les efforts de stabilisation », a précisé le porte-parole du gouvernement lors de ce conseil des ministres.
Face à ces constats, Félix Tshisekedi a décidé d’accélérer les démarches pour une sortie progressive de cette situation exceptionnelle. Le président a réitéré l’importance d’une approche mesurée et coordonnée, afin de garantir que la levée de l’état de siège ne crée pas un vide sécuritaire. La feuille de route attendue devra inclure des étapes concrètes pour le rétablissement des autorités civiles et une réorganisation stratégique des forces armées dans ces zones.
La rédaction