
Lors de son intervention devant le Conseil de sécurité des Nations unies, Bintou Keita, représentante spéciale du secrétaire général de l’ONU en RDC et cheffe de la MONUSCO, a une nouvelle fois plaidé pour la réouverture de l’aéroport de Goma. Elle a insisté sur l’urgence de cette mesure afin de permettre la rotation des contingents de la mission onusienne et d’assurer le bon acheminement de l’aide humanitaire dans une région où la crise sécuritaire ne cesse de s’aggraver.
Bintou Keita a souligné que l’aéroport de Goma et d’autres points stratégiques bloqués par le M23 sont des « bouées de sauvetage » essentielles aux humanitaires opérant dans l’est de la RDC. « Ces infrastructures jouent un rôle clé dans l’acheminement de l’aide et la rotation des effectifs de la MONUSCO », a-t-elle insisté.
Malgré les multiples appels à un cessez-le-feu émanant de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), de l’Union africaine (UA), et de la résolution 2773 du Conseil de sécurité de l’ONU, Bintou Keita déplore que cette trêve « n’ait pas encore pris forme », malgré les efforts engagés à l’échelle régionale et internationale.
Reconnaissant le rôle crucial du président angolais João Lourenço dans la médiation du conflit, la cheffe de la MONUSCO a encouragé la nomination d’un médiateur officiel de l’Union africaine. Selon elle, ce médiateur devrait coordonner les initiatives en cours et unifier les efforts de médiation en s’appuyant sur les processus de Luanda et de Nairobi.
« Une paix durable dans l’Est de la RDC ne sera possible que par une solution politique », a-t-elle rappelé, insistant sur l’importance d’un dialogue inclusif impliquant toutes les parties prenantes, y compris les femmes.
Bintou Keita a également exhorté le Conseil de sécurité à prendre des mesures fortes contre les responsables de violations graves des droits humains en RDC. Elle a rappelé que la MONUSCO est prête à soutenir la mise en œuvre de la résolution 2773 et à appuyer la mission d’enquête indépendante mise en place pour documenter ces crimes commis depuis janvier 2022.
Cet appel intervient alors que la situation sur le terrain ne cesse de se détériorer, malgré les résolutions et engagements internationaux. La persistance des affrontements entre l’armée congolaise et les rebelles du M23 complique encore davantage la mise en œuvre des efforts de paix et la protection des populations civiles.
L’avenir du processus de paix en RDC repose désormais sur la volonté des acteurs régionaux et internationaux à traduire les engagements diplomatiques en actions concrètes, afin d’enrayer l’escalade du conflit et de garantir un retour progressif à la stabilité.
Mahundule Isaac