
En déplacement à Uvira, dans le Sud-Kivu, le ministre de la Défense nationale, Jean-Pierre Bemba, a apporté des explications sur les récents mouvements de repli des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) dans plusieurs zones de l’Est.
Selon lui, ces mouvements ne traduisent pas une défaite, mais relèvent d’une logique militaire planifiée.
« Le repli stratégique n’est pas une invention congolaise. C’est prévu dans tous les combats. Toutes les armées du monde y ont recours. Reculer pour mieux sauter, cela existe bel et bien », a-t-il déclaré devant les autorités locales et la presse.
Cette sortie intervient alors que l’armée fait face à une pression croissante des groupes armés, notamment dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, où les combats se sont intensifiés ces dernières semaines.
Certains observateurs accueillent cette justification avec scepticisme. Si le repli stratégique est reconnu dans les manuels militaires, sa répétition sans réelle contre-offensive suscite des doutes. Beaucoup y voient moins une tactique maîtrisée qu’un signe de faiblesse ou de désorganisation.
« Reculer n’est pas le problème en soi. Ce qui inquiète, c’est l’incapacité à reprendre le terrain et à protéger les civils », explique un expert sécuritaire basé à Bukavu.
Sur le terrain, les conséquences sont lourdes : villages désertés, populations déplacées, et sentiment d’abandon chez de nombreux habitants.
Alors que le gouvernement affirme maintenir le cap et prépare une réponse militaire adaptée, la situation exige plus que des explications. La population attend des résultats concrets, et surtout, une armée capable de défendre durablement le territoire national.
Abiël Bushoki