
Un meeting de grande envergure s’est tenu ce mardi 6 février à Goma, chef-lieu du Nord-Kivu, sous la direction des dirigeants de l’Alliance Fleuve Congo (AFC)-M23. Mené par Corneille Nangaa, ce rassemblement visait à renforcer l’emprise du mouvement sur la région et à réaffirmer son ambition d’atteindre Kinshasa.
Au cours du meeting et du point de presse qui a suivi, plusieurs décisions ont été annoncées par les leaders du mouvement, entre autres :
1) L’AFC-M23 a déclaré la reprise des écoles, universités, services publics et autres institutions encore paralysées par la situation sécuritaire. Cette réouverture est annoncée pour le début de la semaine prochaine, mais son effectivité reste incertaine en raison des tensions avec le gouvernement central.
2) Une baisse du taux de change a été promise afin d’améliorer le pouvoir d’achat des populations locales. Cependant, aucune stratégie concrète n’a été avancée pour atteindre cet objectif, ce qui laisse place à des doutes quant à sa mise en œuvre.
3) Le mouvement a officialisé la désignation d’un nouveau gouverneur pour le Nord-Kivu : Bahati Musanga Joseph. Il sera assisté par deux vice-gouverneurs : Manzi Willy et Amani Shadrack. Cette annonce marque une tentative claire d’établir une administration parallèle face aux autorités de Kinshasa.
4) Un appel a été lancé aux jeunes de Goma et des environs pour qu’ils rejoignent le mouvement. Plusieurs jeunes présents dans la foule ont symboliquement monté sur le podium pour marquer leur adhésion.
Après le meeting, Corneille Nangaa a animé une conférence de presse au gouvernorat du Nord-Kivu. Il a affirmé que les véhicules récemment volés allaient être restitués. Il a également salué l’initiative de dialogue lancée par la Conférence Épiscopale Nationale du Congo (CENCO) et l’Église du Christ au Congo (ECC), affirmant que son mouvement était disposé à écouter les religieux.
Malgré l’annonce de la réouverture des écoles, une note officielle du ministère de l’Éducation nationale et de la Nouvelle Citoyenneté a récemment rappelé que les établissements situés en zone sous occupation resteront fermés jusqu’à nouvel ordre. Cette décision suggère une confrontation imminente entre les autorités de Kinshasa et celles du M23-AFC.
Ces récents développements accentuent l’impasse politique et administrative qui prévaut dans le Nord-Kivu. Désormais, la province est gouvernée par deux administrations rivales : L’une sous l’autorité de Kinshasa, refusant de reconnaître les décisions du M23-AFC. L’autre sous l’emprise du M23-AFC, cherchant à consolider son pouvoir localement.
Affaire à suivre…
La rédaction