
La situation sécuritaire autour de la ville de Goma, chef-lieu du Nord-Kivu, demeure critique alors que les affrontements entre les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), soutenues par leurs alliés, et les rebelles du Mouvement du 23 Mars (M23), appuyés par l’armée rwandaise (RDF), se poursuivent pour le quatrième jour consécutif.
Depuis les premières heures de ce dimanche, des combats intenses se déroulent sur les axes stratégiques de Sake et Kibumba, à l’est et à l’ouest de Goma. Aux environs de 4 heures du matin, des détonations d’armes lourdes et légères ont été entendues dans plusieurs localités périphériques de la ville.
Selon les informations relayées par nos confrères de radio Okapi, sur l’axe Kibumba, les combats se concentrent principalement dans les villages de Kanyamahoro et Kanyarushinya, situés dans le groupement de Kibati. Un autre front s’est également intensifié dans la zone de Munigi, le long des bornes frontières n°12 et 13, à proximité du Rwanda. Des sources locales signalent une situation tendue à proximité de l’aéroport international de Goma, où des détonations sporadiques ont été signalées, augmentant l’inquiétude des habitants.
À l’ouest, sur l’axe Sake, les affrontements se poursuivent dans les localités de Kasengezi/Nzulo et Mubambiro. Les FARDC, appuyées par leurs alliés, tentent de reprendre le contrôle de Sake, occupée par les rebelles du M23 depuis plusieurs jours.
Ces hostilités ont provoqué un mouvement massif des populations civiles. Les habitants de Munigi, ainsi que les déplacés vivant dans les sites de Kanyarushinya, ont été contraints de fuir pour échapper aux combats. De nombreux déplacés cherchent refuge dans d’autres zones de Goma, aggravant une situation humanitaire déjà précaire.
Dans un communiqué publié samedi, l’armée congolaise a affirmé mener une contre-offensive coordonnée pour repousser les rebelles du M23. Le contingent sud-africain engagé au sein de la Force régionale de la SAMI-RDC a également indiqué avoir stoppé l’avancée des rebelles dans la région de Sake. Toutefois, cette force alliée a payé un lourd tribut, avec la perte de 9 soldats lors des combats de jeudi et vendredi.
Les affrontements actuels, qui ont débuté jeudi dernier, traduisent une nouvelle escalade dans la crise sécuritaire au Nord-Kivu. L’armée congolaise déploie tous les moyens pour sécuriser les zones stratégiques autour de Goma, mais la présence confirmée de l’armée rwandaise aux côtés du M23 complique les efforts de stabilisation.
Alors que les combats s’intensifient, des voix s’élèvent pour appeler à une mobilisation internationale urgente afin de mettre un terme aux ingérences extérieures et restaurer la paix dans la région. La situation humanitaire autour de Goma reste préoccupante, avec des milliers de déplacés confrontés à un manque criant de vivres, d’abris et de soins.
La population de Goma et ses environs vit dans une grande incertitude, espérant que l’armée congolaise et ses alliés réussiront à neutraliser cette menace sécuritaire persistante.
La rédaction