
Photo d'illustration, procès à Uvira
Le tribunal militaire de garnison de Butembo a ouvert, ce samedi 17 août, à Musyenene, localité située à une trentaine de kilomètres de Butembo, un procès en flagrance contre plus d’une centaine de militaires des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC). Ces soldats sont accusés de crimes graves, notamment le pillage, le vol, la fuite devant l’ennemi, l’extorsion et l’assassinat. Les faits qui leur sont reprochés se seraient produits dans le sud du territoire de Lubero, alors que les troupes congolaises se repliaient face à l’avancée du M23.
L’ouverture de ce procès, très attendue par la population et les organisations de défense des droits humains, vise à établir les responsabilités individuelles et collectives des militaires impliqués. Les autorités congolaises, soucieuses de rétablir la discipline au sein de l’armée, veulent envoyer un signal fort contre l’impunité. Des témoins, y compris des victimes et des habitants des zones affectées, devraient être entendus au cours des audiences, tandis que les prévenus devront répondre de leurs actes devant la justice militaire.
Selon l’acte d’accusation, ces militaires auraient profité du chaos généré par la guerre pour commettre des exactions sur les populations locales. Des témoignages recueillis par la société civile et les ONG dénoncent des pillages systématiques de commerces, des vols de bétail, ainsi que des exécutions sommaires perpétrées contre des civils soupçonnés de collusion avec les rebelles. La justice devra également déterminer dans quelle mesure ces actes ont été ordonnés par la hiérarchie militaire ou commis de manière isolée par certains soldats.
Ce procès, qualifié d’exceptionnel par certains analystes, soulève des questions cruciales sur la discipline, l’encadrement et la responsabilité des FARDC en pleine guerre contre le M23. Alors que les forces armées congolaises sont confrontées à une insurrection persistante, cette affaire met en lumière les défis internes de l’institution militaire, notamment en matière de respect des droits humains et de lutte contre la corruption en son sein.
La rédaction