
Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a tenu un briefing avec des journalistes de Goma, Rutshuru et Masisi ce mardi 18 février 2025. Lors de cette rencontre, l’organisation humanitaire a fait le point sur ses interventions durant la période critique qu’a traversée la ville de Goma, marquée par de violents affrontements entre les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et les éléments du M23-AFC.
Ces combats ont non seulement causé des pertes humaines et de nombreux blessés, mais ont également entraîné l’interruption de la fourniture en eau et en électricité dans plusieurs quartiers de la ville. Face à cette situation d’urgence, le CICR a redoublé d’efforts pour répondre aux besoins de la population, et ce, malgré le pillage de son entrepôt médical.
« Pendant et après les affrontements qui ont secoué Goma, le CICR a pris en charge les besoins essentiels des civils. Nous avons travaillé en étroite collaboration avec Virunga Énergie pour rétablir environ 70 % de l’électricité en ville. En partenariat avec la Société nationale d’électricité (SNEL), nous avons aussi mené des interventions à Ngwiro et jusqu’à Nyabibwe pour réparer les infrastructures électriques de moyenne tension, ce qui a eu un impact direct sur l’approvisionnement en eau potable », a déclaré Myriam Favier, cheffe de la sous-délégation du CICR pour la province du Nord-Kivu.

Durant les combats, les structures médicales ont été submergées par l’afflux de blessés. Entre 100 et 150 patients étaient pris en charge quotidiennement au pic de la crise, mettant à rude épreuve les équipes chirurgicales mobilisées jour et nuit. Pour faire face à cette situation, des tentes médicales supplémentaires ont été installées à l’hôpital Ndosho et à l’hôpital provincial du Nord-Kivu fait savoir le CICR. Malgré le pillage de son entrepôt, le CICR a pu maintenir ses capacités d’intervention grâce au soutien d’autres organisations humanitaires, notamment l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et Médecins Sans Frontières (MSF).
Par ailleurs, la Croix-Rouge nationale a été mobilisée pour la collecte des corps en ville dès le mercredi suivant les combats. Cette initiative visait non seulement à éviter des risques sanitaires, mais aussi à assurer un enterrement digne aux victimes. « Tous les corps ont été dignement inhumés au cimetière ITIG, grâce à une action concertée avec la protection civile, la Division provinciale de la Santé et l’OMS », a précisé Myriam Favier.
Au-delà de l’urgence immédiate, le CICR a aussi œuvré pour préserver des infrastructures critiques, notamment le laboratoire de l’Institut national de recherche biomédicale (INRB), où sont stockés des virus potentiellement dangereux. La chaîne de froid a été maintenue afin d’éviter une catastrophe sanitaire.
Concernant l’approvisionnement en eau, le CICR a collaboré avec Yme Jibu et la REGIDESO pour assurer le rétablissement progressif de la distribution en ville, un élément crucial pour éviter la propagation de maladies hydriques dans un contexte déjà très fragile.

Alors que certaines populations déplacées commencent à regagner leurs localités d’origine après des années d’exil, le CICR indique entamer une phase d’évaluation des besoins humanitaires dans ces zones. L’objectif est d’identifier les priorités et de mettre en place des interventions ciblées pour accompagner ce retour progressif.
L’organisation réaffirme ainsi son engagement en faveur des populations vulnérables du Nord-Kivu, en poursuivant ses actions humanitaires malgré les défis sécuritaires persistants.
Jérémie Kabali