
L’administration de l’Alliance des Forces de Changement-M23 (AFC-M23) vient d’interdire les marchés pirates communément appelés « Bwaka » et « Tora » dans la ville de Goma. Cette décision a été officialisée ce mardi 11 mars 2025 dans un communiqué signé par le maire, Katembo Ndalieni Julien, qui pointe du doigt ces marchés comme des foyers de criminalité.
Selon le communiqué, ces marchés étaient devenus des lieux privilégiés pour l’écoulement d’objets volés, notamment des téléphones usagés et d’autres biens de seconde main, facilitant ainsi les activités des malfaiteurs dans la ville. « Le Maire de Goma, Katembo Ndalieni Julien, est informé des cas de vol par les malfrats et autres inciviques, perpétrés dans sa juridiction, où certains objets volés seraient vendus dans des marchés pirates dits ‘Bwaka’ ou ‘Tora’ », peut-on lire dans la déclaration officielle.
Face à cette situation, cette autorité dit avoir jugé nécessaire de mettre un terme à ces activités informelles afin de limiter la montée de l’insécurité dans la ville.
L’interdiction prend effet immédiatement et s’accompagne de mesures de surveillance renforcées siganle le communiqué. Le maire dit avoir instruit les bourgmestres des communes, les chefs de quartiers ainsi que les forces de l’ordre d’assurer l’application stricte de cette directive et de « traquer les récalcitrants ».
Cette interdiction pourrait cependant poser un défi social, car ces marchés, bien que considérés comme illégaux, permettaient à de nombreux habitants de gagner leur vie en revendant des objets d’occasion à bas prix. La question se pose donc sur les alternatives qui seront mises en place pour encadrer ce commerce et éviter une recrudescence du chômage dans une ville déjà marquée par des tensions économiques et sécuritaires.
Si certains habitants et commerçants légaux saluent cette décision, espérant une réduction du taux de criminalité, d’autres dénoncent une mesure brutale qui pourrait pénaliser des vendeurs honnêtes. « Nous survivions grâce à la vente de téléphones d’occasion. Cette interdiction nous met en difficulté. Où allons-nous aller maintenant ? » se plaint un vendeur du marché « Tora ».
En tout état de cause, cette décision s’inscrit dans une dynamique plus large de l’administration AFC-M23 visant à asseoir son autorité sur la ville de Goma et à améliorer la sécurité urbaine qui jusqu’à présent laisse à désirer.
Ci-dessous le communiqué :

La rédaction