
Face à des retards de paiement récurrents, les enseignants du territoire de Masisi, réunis au sein de la Force Syndicale Nationale (FOSYNAT), expriment leur ras-le-bol et demandent le transfert de la gestion de leur paie à une autre institution bancaire. Selon eux, la Caritas, chargée de la rémunération, accumule des retards qui plongent les enseignants et leurs familles dans une précarité extrême.
Dans un entretien accordé à notre rédaction ce lundi 17 mars 2025, BANDU BAUMA Exaucé, président de la FOSYNAT à Masisi, dénonce le retard de trois mois dans le paiement des salaires des enseignants. Il souligne que la Caritas, en raison de ses méthodes de paiement manuel et de la situation sécuritaire dégradée, peine à atteindre tous les bénéficiaires.
« La Caritas ne parvient pas à payer les enseignants de Masisi et de Walikale à temps. Pendant cette période de guerre, où la population est dispersée, le mode de paiement manuel s’avère inefficace. »
La frustration des enseignants de Masisi est d’autant plus grande qu’à Walikale, une autre entité de la province éducationnelle Nord-Kivu 3 (NK3), les enseignants ont déjà reçu leur numéro de compte pour être payés via la banque TID et le service M-Pesa.
« Puisque Walikale est désormais payé via la banque TID par M-Pesa, nous demandons aux autorités de faire de même pour Masisi. Il est inconcevable que nous continuions à subir ces retards alors qu’une solution existe. », plaide BANDU BAUMA Exaucé.
Au-delà du simple retard de paiement, les enseignants dénoncent une crise humanitaire. Sans salaire depuis plusieurs mois, certains se retrouvent dans une situation dramatique, incapables de nourrir leurs familles.
« Des enseignants commencent à enterrer leurs enfants à cause de la faim. Nous demandons aux autorités d’agir rapidement pour nous venir en aide, car la vie devient impossible. »
Face à cette situation alarmante, la FOSYNAT appelle le Directeur du suivi de la paie à retirer temporairement la gestion des salaires à la Caritas et à confier cette mission à la banque TID, afin que les enseignants de Masisi puissent être payés dans les mêmes conditions que leurs collègues de Walikale.
La balle est désormais dans le camp des autorités éducatives et financières. Vont-elles répondre favorablement à cette revendication urgente ? En attendant, les enseignants de Masisi restent mobilisés et menacent de durcir le ton si aucune solution n’est trouvée rapidement.
La rédaction