
Depuis plusieurs jours, des opérations de démolition sont en cours dans plusieurs camps de déplacés situés à l’ouest de Goma. Si cette initiative avait commencé progressivement après la prise de la ville par le M23, elle s’est brusquement accélérée ce lundi 10 février, après la diffusion sur les réseaux sociaux d’un communiqué attribué aux cadres de ce mouvement armé. Ce message imposait un délai de 72 heures aux déplacés pour regagner leurs localités d’origine.
Les déplacés concernés sont principalement issus des camps de Bulengo, Kimashini, Lwashi, Rego, Samsam, Nzulo et Buhimba. Ils avaient fui les affrontements entre les Forces armées de la RDC (FARDC) et les rebelles du M23 dans des localités comme Kitshanga, Kilolirwe, Kabati, Kingi, Sake, Kirotshe, Shasha, Karuba et Mushaki, désormais sous contrôle du M23.
Si certains retournent avec l’espoir de retrouver une vie normale, d’autres expriment leurs craintes face à l’absence de garanties face aux conditions précaires qui les attendent. Bahati Shukuru, un habitant de Kimoka, témoigne : « Nous sommes rentrés sur l’appel des cadres du M23 et nous sommes prêts à vivre dans nos villages, mais nous demandons des garanties sécuritaires. Nous n’avons ni eau, ni électricité, et c’est un énorme problème. », insiste-t-il.
Dans le site de Rego, pour confirmer cette mesure et contraindre d’autres à rentrer, certaines déplacés se sont pris à la clinique Mobile Hope in Africa qu’ils ont saccagé.
Le retour des déplacés se heurte à une réalité préoccupante. À Sake, par exemple, plusieurs centaines de maisons ont été incendiées, les structures sanitaires détruites et les réseaux d’acheminement d’eau potable quasi inexistants. Sans une assistance humanitaire et un minimum de services de base, ces retours risquent de plonger des milliers de familles dans une situation de détresse humanitaire accrue.
La rédaction