
Depuis une semaine, plusieurs structures sanitaires de la zone de santé rurale de Kirotshe, située dans le territoire de Masisi au Nord-Kivu, ont rouvert leurs portes pour répondre aux besoins des populations retournées dans leurs localités. Ce retour massif, estimé à environ 90 % des habitants, a contraint les centres de santé à reprendre leurs activités, bien que dans des conditions extrêmement précaires.
Le centre de santé de Kabase, situé dans le groupement Mupfunyi Shanga, chefferie des Bahunde, illustre les nombreux défis auxquels sont confrontées ces structures. Les infrastructures ont été fortement endommagées : toitures endommagées, panneaux solaires volés, réfrigérateurs hors service, matelas et médicaments dérobés, et destruction de documents essentiels. Les patients sont actuellement pris en charge dans des conditions rudimentaires, faute de matériel médical adéquat.
« Après le retour massif de la population, nous avons été dans l’obligation de rouvrir les portes du centre de santé, mais nous faisons face à d’énormes difficultés », témoigne Jean-Paul Bachibola, infirmier titulaire du centre de santé de Kabase. Il lance un appel aux organisations humanitaires et aux autorités sanitaires pour venir en aide aux structures locales et répondre aux besoins urgents des patients.
La crise sanitaire dans la région s’inscrit dans un tableau plus large de détresse médicale en RDC, en particulier à l’Est du pays. Les hôpitaux de Goma, déjà débordés, doivent gérer l’afflux massif de blessés en raison des affrontements entre les forces gouvernementales et les élements du M23.
La situation de la zone de santé de Kirotshe rappelle l’urgence d’une intervention coordonnée pour pallier les insuffisances du système de santé congolais et prévenir une catastrophe humanitaire de grande ampleur.
Baley Samuel