
Le conflit opposant les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) aux rebelles du M23/AFC prend une tournure inquiétante dans le Sud-Kivu. Après avoir pris le contrôle du village de Kabamba dans la soirée du jeudi 13 février, les combattants du M23 ont poursuivi leur avancée, s’emparant ce vendredi 14 février du centre commercial de Katana, situé dans le territoire de Kabare.
Des sources locales rapportent que des colonnes des éléments du M23/AFC ont été aperçues sur la route nationale numéro 2 (RN2), progressant en direction de Kavumu, à environ 30 kilomètres de Katana. Un habitant joint sur place a affirmé que les rebelles se dirigerait désormais vers Kavumu.
Cette offensive rapide des rebelles dans le Sud-Kivu marque une escalade significative du conflit. Le territoire de Kabare, où se trouve Katana, est une zone stratégique en raison de sa proximité avec l’aéroport de Kavumu donnant la voie sur la ville de Bukavu et de son importance économique.
Face à l’avancée du M23, des milliers de civils ont fui leurs localités pour se réfugier dans des zones jugées plus sûres, notamment vers Kavumu et Bukavu. Les témoins signalent des scènes de panique, des familles quittant précipitamment leurs habitations sans pouvoir emporter leurs biens essentiels.
Les humanitaires expriment déjà des craintes quant à une aggravation de la crise humanitaire, alors que les infrastructures d’accueil dans la région sont insuffisantes pour absorber un afflux massif de déplacés.
Avec la prise de Katana et l’avancée des rebelles sur la RN2, Kavumu pourrait être la prochaine cible du M23/AFC. Cette localité est stratégique car elle abrite l’aéroport de Kavumu, principal point d’entrée aérien pour Bukavu, la capitale provinciale du Sud-Kivu. Si Kavumu venait à tomber, cela constituerait une menace directe pour Bukavu, qui reste sous le contrôle des autorités congolaises.
Les autorités militaires congolaises n’ont pas encore officiellement communiqué sur la situation à Kabamba et Katana. Cependant, des sources sécuritaires indiquent que les FARDC s’organisent pour tenter de contenir la progression des rebelles et protéger les zones stratégiques restantes.
La prise de nouvelles localités par le M23/AFC dans le Sud-Kivu intervient dans un contexte régional déjà tendu. La communauté internationale, notamment les Nations Unies et les organisations de défense des droits humains, suivent de près l’évolution du conflit. Les appels à un renforcement des efforts diplomatiques pour une résolution pacifique se multiplient, alors que la situation sur le terrain continue de se détériorer.
L’avenir de la région demeure incertain, et l’évolution des prochains jours sera cruciale pour déterminer l’ampleur de cette nouvelle offensive du M23/AFC dans le Sud-Kivu.
La rédaction