
La prise de l’agglomération de Lumbishi, située dans le groupement de Buzi, territoire de Kalehe au Sud-Kivu, par les rebelles du M23 soutenus par l’armée rwandaise (RDF) samedi 18 janvier, plonge cette région dans une situation humanitaire alarmante.
La société civile locale tire la sonnette d’alarme sur une aggravation dramatique des conditions de vie des populations. Des milliers de familles en provenance de Kashovu, Luzirantaka, Nganjo, Lubono et Lumbishi ont été contraintes de fuir leurs foyers. Ces déplacés, estimés à plus de 200 000 ménages, se dirigent vers Tushunguti dans le groupement Ziralo, dans l’espoir de trouver refuge.
La coordination territoriale de la société civile de Kalehe décrit une situation critique : les déplacés manquent de vivres, d’abris, d’eau potable et d’accès aux soins médicaux. Les conditions dans les zones d’accueil sont extrêmement précaires, augmentant les risques de maladies et de mortalité.
Face à cette crise, la société civile appelle les autorités congolaises à une action urgente. Elle insiste sur le renforcement des effectifs des FARDC pour stopper l’avancée des rebelles et rétablir la sécurité dans la région. Par ailleurs, un appel pressant est lancé aux organisations humanitaires pour intervenir rapidement avec une assistance en vivres, abris et services médicaux afin de répondre aux besoins croissants des populations déplacées.
La prise de Lumbishi s’inscrit dans une série d’attaques du M23-RDF qui continue d’élargir son contrôle territorial dans l’Est de la RDC. Cette offensive accroît la détresse des populations locales, déjà affaiblies par des années de conflits armés.
Le silence apparent des partenaires internationaux face à cette situation critique suscite des inquiétudes. La société civile appelle la communauté internationale à agir pour éviter une catastrophe humanitaire d’ampleur dans cette région fragilisée.
Abiël Bushoki