
Dans un communiqué rendu public ce 22 janvier 2025, le gouverneur militaire du Nord-Kivu, le général major Peter Cirimwami, a annoncé l’interdiction formelle de la circulation des petites embarcations, telles que les pirogues et les bateaux de petite taille, sur le lac Kivu. Cette mesure s’applique de jour comme de nuit, et ce, jusqu’à nouvel ordre.
Selon certains analystes, cette interdiction vise à contrer les risques d’infiltration des rebelles du M23, qui occupent certaines zones stratégiques du territoire de Kalehe, situé sur la rive sud-ouest du lac. Ces derniers pourraient tenter d’exploiter les activités sur le lac pour se déplacer ou faire transiter des armes et des combattants.
Cette mesure s’inscrit dans une série d’initiatives du gouvernement provincial pour renforcer la sécurité autour de cette région frontalière, régulièrement marquée par des tensions dues à la présence des rebelles.
L’interdiction des petites embarcations a des implications immédiates pour les communautés riveraines qui dépendent de la pêche et du transport sur le lac Kivu. Les pêcheurs locaux, qui utilisent principalement des pirogues pour leurs activités quotidiennes, seront contraints de suspendre leurs activités. Par ailleurs, l’approvisionnement en poisson frais, une ressource alimentaire essentielle pour de nombreuses familles, pourrait être compromis.
Cette situation risque également de favoriser une dépendance accrue envers les importations de poissons en provenance du Rwanda voisin, où les activités lacustres restent autorisées. Les commerçants et les consommateurs locaux pourraient ainsi faire face à une hausse des prix.
Si certains habitants saluent la décision comme une démarche nécessaire pour garantir la sécurité et empêcher les infiltrations, d’autres expriment des inquiétudes quant à ses répercussions économiques et sociales.
« Nous comprenons que la sécurité prime, mais cette décision met en péril notre principale source de revenus. Nous espérons que des mesures d’accompagnement seront envisagées pour nous permettre de survivre pendant cette période difficile », témoigne un pêcheur de Goma.
En attendant une levée éventuelle de cette mesure, les autorités appellent la population à collaborer avec les forces de sécurité en signalant tout mouvement suspect sur le lac ou dans ses environs.
ci-dessous le communiqué :

La rédaction