
De violents affrontements opposent depuis les premières heures de ce mercredi 22 janvier les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) aux rebelles du M23-RDF dans le groupement de Buzi, territoire de Kalehe, au Sud-Kivu.
Des sources locales et militaires rapportent des détonations d’une rare intensité autour de Kitembo, dans la région de Buzi-Bulenga. Les FARDC, engagées dans une stratégie de contre-offensive, pourchassent les rebelles qui, depuis le mardi 21 janvier, ont étendu leur contrôle sur Minova (Sud-Kivu) et Bweremana (Nord-Kivu).
À Ngwiro, localité située à moins de deux kilomètre de Nzulo, sur la rive sud du lac Kivu, des affrontements particulièrement violents ont été rapportés. Ces combats qui se sont un peu calmés depuis le début d’après-midi illustrent l’enjeu stratégique de cette zone, située à la frontière entre le Nord-Kivu et le Sud-Kivu, et qui permet un accès direct à plusieurs localités vitales.
Dans un communiqué publié mardi soir, les FARDC ont affirmé que les combats se poursuivent sur plusieurs fronts, notamment dans le sud du territoire de Lubero, les hauteurs de Sake et la région de Nyiragongo. Le texte insiste sur la détermination des forces loyalistes à « contenir et repousser l’armée rwandaise et ses alliés du M23. »
Les FARDC revendiquent par ailleurs avoir infligé d’importantes pertes humaines et matérielles aux rebelles, malgré l’avancée de ces derniers dans certaines zones stratégiques.
Les combats en cours entraînent une aggravation de la crise humanitaire dans la région. À Nzulo, où des milliers de déplacés avaient déjà trouvé refuge après la chute de localités de Kirotshe, Shasha, autour de Sake et Kitshanga, le mouvement des populations s’est intensifié ce mercredi. Les habitants fuient les zones proches des affrontements, espérant échapper aux violences.
La prise de Minova et Bweremana par le M23-RDF marque un tournant inquiétant dans l’évolution de cette guerre. Ces localités sont des points névralgiques, situés le long de l’axe stratégique reliant Goma à Bukavu, et leur contrôle ouvre des possibilités pour les rebelles d’étendre davantage leur influence dans la région du Sud-Kivu.
Face à cette situation critique, les FARDC appellent à une mobilisation générale et à l’unité nationale pour faire face à cette offensive. Cependant, la pression sur les civils ne cesse de croître, amplifiant les besoins en assistance humanitaire dans une région déjà marquée par des décennies de conflit.
La rédaction