
Corneille Nangaa Yobeluo, leader du mouvement rebelle AFC, a été condamné à mort par la Haute Cour militaire de la République Démocratique du Congo (RDC) pour sa participation à un soulèvement insurrectionnel et politico-militaire. Cette décision, qui intervient après plusieurs années de lutte contre les autorités congolaises, marque un tournant dans le combat judiciaire mené contre les acteurs des groupes armés responsables de violences dans l’est du pays. Le ministre de la Justice, Constant Mutamba, a annoncé qu’un mandat d’arrêt international serait émis à l’encontre de Nangaa, qui reste toujours en fuite, et que l’exécution des autres condamnés à Kinshasa est imminente.
Les autorités congolaises ne se contentent pas de la simple condamnation. Elles cherchent également à compenser les souffrances infligées aux populations locales par les rebelles. James Mukesheba, un journaliste de renom, a révélé que les biens meubles et immeubles appartenant à Corneille Nangaa seront mis aux enchères publiques. Cette démarche vise à collecter des fonds destinés à indemniser les victimes des violences dans l’est du pays, une région marquée par des décennies de conflits armés, d’exactions et de pillages. Ces mesures ont pour objectif de réparer, du moins partiellement, les torts infligés aux civils, tout en envoyant un signal fort contre l’impunité.
Cette décision de saisir les biens de Corneille Nangaa et de les vendre aux enchères représente un changement dans la politique de justice transitionnelle en RDC. Elle s’inscrit dans un effort plus large pour faire face aux répercussions des conflits armés et pour renforcer la lutte contre l’impunité des responsables des atrocités commises à l’est du pays. Bien que la mise aux enchères de ces biens ne puisse effacer la douleur et les pertes humaines, elle constitue un geste symbolique important en vue de rendre justice aux victimes et de freiner les ambitions des groupes rebelles qui continuent de semer la terreur dans la région.
Munguiko Masudi Olivier