
Depuis plusieurs semaines, la République démocratique du Congo (RDC) intensifie sa campagne diplomatique pour convaincre les partenaires sportifs du Rwanda, tels que le Paris Saint-Germain (PSG), Arsenal, la Fédération internationale de l’automobile (FIA) ou encore l’Union cycliste internationale (UCI), de rompre leur collaboration avec Kigali. Cette démarche s’inscrit dans le contexte des accusations de la RDC sur l’implication du Rwanda dans le conflit dans sa partie Est, où les éléments du M23 poursuivent leur avancée.
Alors que le Tour du Rwanda a débuté ce dimanche 23 février à Kigali, les tensions entre les deux pays restent vives. La RDC accuse le Rwanda d’alimenter l’insécurité en soutenant le M23, qui contrôle désormais plusieurs localités dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, notamment après la prise de Goma et Bukavu. Kinshasa espère ainsi fragiliser l’image internationale du Rwanda en mettant en cause ses partenariats sportifs.
Selon nos confrères de Radio France Internationale (RFI, face à ces accusations, Kigali ne reste pas silencieux. Le porte-parole adjoint du gouvernement rwandais, Alain Mukuralinda, dénonce une tentative de politisation des accords sportifs conclus avec différentes organisations et clubs de football de renommée internationale.
« Les efforts du gouvernement congolais pour torpiller ces collaborations sont une déformation de la réalité et un danger pour la paix régionale. Kinshasa devrait se concentrer sur la résolution de ses propres défis internes au lieu de chercher des boucs émissaires ailleurs. », a déclaré Alain Mukuralinda
D’après lui, ces partenariats sont avant tout économiques et culturels et ne doivent pas être influencés par des considérations politiques. Il affirme également qu’aucun partenaire du Rwanda n’a, à ce jour, exprimé son intention de suspendre ou de mettre un terme à sa coopération avec Kigali, malgré les pressions diplomatiques exercées par Kinshasa.
Selon Mukuralinda, les partenaires sportifs du Rwanda préfèrent examiner la situation avec prudence. « Ces organisations prendront le temps de vérifier les allégations de Kinshasa avant de prendre des décisions. Une analyse objective montrera que les accusations sont déséquilibrées et ne reflètent pas la réalité sur le terrain. », insiste-t-il dans des propos relayés par nos confrères.
Pour le moment, aucun club ni organisation sportive n’a annoncé publiquement une remise en question de sa collaboration avec Kigali. Cependant, des discussions seraient en cours suite aux interpellations du gouvernement congolais.
Au-delà du volet sportif, la pression diplomatique contre le Rwanda s’intensifie. Cette semaine, plusieurs ambassadeurs rwandais ont été convoqués par les autorités du Royaume-Uni, de l’Allemagne et de l’Union européenne (UE). Dans des communiqués officiels, ces pays et institutions condamnent l’avancée du M23 et exigent le retrait des troupes rwandaises du territoire congolais. Le conseil de sécurité de l’ONU a également lancé le même appel, tout en adoptant une résolution ferme.
Alors que la crise sécuritaire dans l’Est de la RDC continue de s’aggraver, la confrontation entre Kinshasa et Kigali se joue désormais aussi sur le terrain de l’image et de l’influence internationale. La RDC réussira-t-elle à convaincre les partenaires du Rwanda de se désengager ? La réponse dépendra en grande partie de l’évolution du rapport de force diplomatique et de la perception du conflit par la communauté internationale.
La rédaction