
La République démocratique du Congo (RDC) et la rébellion du M23 pourraient bientôt engager des négociations directes sous l’égide de l’Angola. C’est ce qui ressort de la rencontre tenue ce mardi 11 mars 2025 entre le président congolais Félix-Antoine Tshisekedi et son homologue angolais João Lourenço, médiateur officiel dans cette crise qui secoue l’est de la RDC.
Le tête-à-tête entre Tshisekedi et Lourenço, organisé au palais présidentiel de Luanda, s’inscrit dans une dynamique diplomatique visant à apaiser les tensions entre Kinshasa et les rebelles du M23, soutenus par Kigali selon les autorités congolaises. Face à la recrudescence des combats et à la détérioration de la situation humanitaire au Nord-Kivu, l’Angola se positionne une fois de plus comme un acteur clé dans la recherche d’une solution négociée.
Selon la présidence angolaise, Luanda s’apprête à établir des contacts directs avec le M23 dans les jours à venir. L’objectif serait d’ouvrir un canal de communication en vue de discussions officielles entre le gouvernement congolais et le mouvement rebelle.
Vers une rencontre entre Kinshasa et le M23 ?
L’initiative angolaise marque une nouvelle phase dans la médiation, après plusieurs tentatives infructueuses de désescalade. Une source diplomatique indique que des délégations des deux parties pourraient être prochainement invitées à Luanda pour entamer des discussions sous médiation angolaise.
Cette annonce intervient alors que la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) prévoit un sommet extraordinaire le 13 mars prochain, consacré à la situation sécuritaire en RDC. L’engagement des États de la région et de la communauté internationale pourrait ainsi jouer un rôle déterminant dans l’issue de cette crise.
Une médiation fragile, mais nécessaire
L’histoire récente des négociations entre Kinshasa et le M23 rappelle que les efforts diplomatiques sont souvent entravés par le manque de confiance entre les parties et la persistance des tensions sur le terrain. Les précédents accords de paix, comme ceux de Nairobi ou de Luanda, ont été remis en cause par des violations répétées du cessez-le-feu et des désaccords sur les conditions de réintégration des combattants.
Toutefois, cette nouvelle tentative sous médiation angolaise suscite un espoir, notamment en raison du rôle central joué par João Lourenço, dont l’influence diplomatique a déjà été sollicitée dans d’autres conflits régionaux.
Quel avenir pour la paix dans l’Est de la RDC ?
Alors que les affrontements continuent de faire rage dans le Nord-Kivu, la population civile demeure la première victime de cette guerre qui dure depuis plus d’une décennie. Les appels à une solution politique se multiplient, notamment de la part des organisations humanitaires et des partenaires internationaux.
L’avenir de cette médiation dépendra en grande partie de la volonté des protagonistes à s’engager sincèrement dans un dialogue. Si ces négociations aboutissent, elles pourraient marquer un tournant décisif dans la pacification de l’Est congolais. Dans le cas contraire, la spirale de violence risque de se poursuivre, avec des conséquences dramatiques pour les populations locales.
Ntumba Chiyoyo