
En République Démocratique du Congo (RDC), la situation dans l’Est reste préoccupante alors que l’armée congolaise soutenues par les résistants wazalendo intensifie ses efforts pour reprendre les territoires occupés par les rebelles du M23-RDF. Un nouveau rapport des experts des Nations unies, publié récemment, révèle des informations accablantes sur les actions de ce groupe et sur l’implication du Rwanda dans le conflit. Le document met en lumière l’évolution des zones contrôlées par le M23, ainsi que le soutien militaire de Kigali, malgré un cessez-le-feu fragile.
Selon le rapport, entre avril et novembre 2024, le M23, appuyé par les Forces de Défense rwandaises (RDF), a considérablement étendu son emprise sur des zones stratégiques du Nord-Kivu, dans l’Est de la RDC. Cette extension a eu lieu en dépit de l’accord de cessez-le-feu signé par les belligérants, ce qui a suscité de vives inquiétudes au sein de la communauté internationale. Selon les experts des Nations unies, cette montée en puissance est liée à une coopération militaire étroite entre le M23 et les forces rwandaises, un soutien qui reste indéniable malgré les démentis récurrents de Kigali.
Les experts de l’ONU rapportent que les soldats rwandais, dont le nombre se situe entre 3 000 et 4 000, ont joué un rôle crucial dans plusieurs victoires militaires du M23, en particulier lors de la prise de territoires clés. En octobre 2024, des unités spéciales rwandaises ont soutenu l’offensive du M23 dans le territoire de Walikale, à l’ouest du Nord-Kivu. Une coordination militaire serrée est apparente, avec des directives claires émanant des autorités rwandaises, notamment en ce qui concerne les stratégies de combat et les objectifs à atteindre.
Les experts détaillent également les mouvements stratégiques du M23, soulignant des prises des grandes agglomérations qui témoignent de l’intensification des hostilités. En avril 2024, le M23 a pris le contrôle de la cité minière de Rubaya, où une administration parallèle a été instaurée, exacerbant ainsi les tensions avec la population locale. En juin, c’était la localité de Kanyabayonga, dans le territoire de Rutshuru, qui est tombée sous son contrôle, ouvrant ainsi un nouveau front vers le nord, jusqu’au territoire de Lubero. Ces offensives ont été particulièrement marquées en décembre, avec des efforts militaires concentrés dans cette région stratégique.
Le rapport des experts de l’ONU soulève également des inquiétudes quant à la possibilité d’une expansion des alliances du M23 au-delà du Nord-Kivu. Le groupe pourrait potentiellement renforcer sa position en s’associant avec d’autres milices opérant dans l’Est de la RDC, notamment en Ituri, au nord du Nord-Kivu. Les chefs du M23 ont multiplié les rencontres avec des groupes armés locaux, dont la milice Zaïre, en conflit avec la CODECO. Le rapport indique que près de 600 membres de la milice Zaïre ont été formés dans des camps d’entraînement contrôlés par le M23, augmentant ainsi la menace d’une militarisation accrue de la région.
Le soutien continu du Rwanda au M23 constitue l’un des aspects les plus controversés de ce conflit. Les experts des Nations unies affirment que les Forces de Défense rwandaises ont non seulement soutenu le groupe armé sur le terrain, mais qu’elles ont aussi supervisé ses opérations, lui fournissant une logistique, des formations et des équipements militaires. Cette implication de Kigali, qui nie formellement son soutien au M23, reste un facteur déstabilisateur majeur pour la RDC et pour la région des Grands Lacs dans son ensemble.
Le rapport des Nations unies met donc une nouvelle fois en lumière la responsabilité du Rwanda dans l’extension de ce conflit, tout en appelant à une pression internationale accrue pour parvenir à une désescalade.
Le rapport des experts de l’ONU dépeint une situation extrêmement complexe et dangereuse dans l’Est de la RDC, où les ambitions du M23, soutenu par le Rwanda, semblent s’intensifier.
La rédaction