
Cinq officiers supérieurs des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) et de la Police Nationale Congolaise (PNC) comparaissent depuis ce jeudi devant la Haute Cour militaire à Kinshasa. Ils sont poursuivis pour « lâcheté en présence de l’ennemi », « violation des consignes » et « perte de munitions », des faits liés à leur fuite lors de l’avancée du M23/AFC sur la ville de Goma, dans l’est du pays.
Les prévenus sont des figures de commandement ayant occupé des postes stratégiques dans la défense de Goma et de sa périphérie. Parmi eux figure l’ancien vice-gouverneur du Nord-Kivu, le Commissaire Divisionnaire Jean-Romuald Ekuka Lipopo. Ce dernier avait assumé l’intérim à la tête de la province après la mort de son titulaire le 23 janvier dernier, en pleine bataille pour le contrôle de la cité de Sake.
Aux côtés d’Ekuka Lipopo, deux hauts gradés de l’armée et de la police, un commandant d’unité et un conseiller militaire sont également jugés. L’accusation leur reproche d’avoir abandonné leurs positions face à l’ennemi, en violation des ordres du Président de la République et du Haut Commandement militaire.
Après une première audience ce 13 mars, la Haute Cour militaire a décidé de renvoyer l’affaire au 20 mars prochain, afin d’approfondir l’instruction du dossier et d’organiser la défense des accusés.
Ce procès intervient dans un contexte où la responsabilité des chefs militaires est de plus en plus questionnée, alors que les combats se poursuivent dans l’est du pays. La perte de plusieurs localités stratégiques et la menace pesant sur Goma ont suscité l’indignation au sein de l’opinion publique et des forces armées, exigeant des sanctions exemplaires.
L’issue de cette affaire pourrait marquer un tournant dans la gestion de la discipline militaire en RDC, à un moment où le gouvernement cherche à restaurer l’ordre et la confiance au sein des FARDC et de la PNC.
Abiël Bushoki