
La réunion ministérielle entre la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC) et la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), annoncée comme cruciale pour la résolution de la crise sécuritaire dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), a été reportée in extremis. Initialement prévue ce vendredi 28 février à Harare, elle devait réunir les ministres des Affaires étrangères des deux organisations régionales.
Cependant, des sources diplomatiques indiquent que l’événement n’aura finalement pas lieu, en raison de l’absence d’invitations officielles aux principales parties prenantes, notamment la RDC et le Rwanda.
D’après des sources diplomatiques contactées par RFI, aucune convocation formelle n’a été envoyée aux délégations rwandaise et congolaise. Kigali affirme ne pas avoir reçu d’invitation du ministère des Affaires étrangères du Zimbabwe, pays hôte de la réunion. De même, à Kinshasa, bien que l’information ne circule que discrètement, le report de la rencontre est confirmé par les autorités congolaises.
Cette annulation de dernière minute suscite de nombreuses interrogations, d’autant plus que cette réunion était censée s’inscrire dans le cadre des efforts de désescalade entre Kinshasa et Kigali. Elle devait notamment permettre d’évaluer les rapports des chefs d’État-major des pays concernés et de proposer une feuille de route pour la mise en œuvre des décisions prises lors du sommet conjoint des chefs d’État de la SADC et de l’EAC, tenu à Dar es Salaam le 8 février 2025.
Ce report intervient dans un climat diplomatique déjà fragile. En effet, le Luxembourg vient d’opposer son veto à un projet de nouvelles sanctions européennes contre le Rwanda, en attendant l’issue de cette rencontre qui n’aura finalement pas lieu. Ce contretemps laisse planer des doutes sur les véritables raisons de l’annulation, certains évoquant des divergences persistantes entre les parties prenantes sur la gestion du conflit.
Le dialogue entre Kinshasa et Kigali demeure dans l’impasse. La RDC insiste sur des discussions directes avec le Rwanda, tandis que Kigali exige une négociation impliquant l’AFC/M23, une option catégoriquement rejetée par Félix Tshisekedi. Cette divergence fondamentale complique toute avancée diplomatique.
Selon certaines sources, une nouvelle date pour cette réunion ministérielle serait envisagée entre le 1er et le 3 mars, mais aucune invitation officielle n’a encore été envoyée aux délégations concernées. Dans ce contexte, la poursuite du processus diplomatique demeure incertaine, alors que la situation sécuritaire sur le terrain reste alarmante.
L’absence de coordination entre les acteurs régionaux met en lumière les tensions sous-jacentes qui continuent d’entraver les efforts de paix. La question est désormais de savoir si cette réunion pourra être reprogrammée avec succès et si elle aboutira à des avancées concrètes vers une solution durable au conflit dans l’Est de la RDC.
La rédaction