
La ville de Goma a été une fois de plus le théâtre de scènes macabres ce samedi 28 décembre, avec la découverte de deux corps sans vie dans des circonstances troublantes. Ces découvertes, faites dans des quartiers distincts de la commune de Karisimbi, soulèvent des inquiétudes sur la sécurité dans cette cité cosmopolite.
Le président de la Société civile de Karisimbi a rapporté que le premier corps a été retrouvé au quartier Murara, tandis que le second a été découvert à Kahembe, où la victime aurait été assassinée dans la nuit par des bandits armés. Ces tragédies interviennent dans un contexte marqué par des incidents similaires, comme la découverte, vendredi dernier, d’une adolescente de 15 ans au quartier Kyeshero et d’un fœtus de huit mois à proximité de la concession de l’Université Libre des Pays des Grands Lacs (ULPGL).
Selon la société civile, cette situation contraste avec les récentes déclarations du maire de Goma, Faustin Kapend Kamand. Lors de sa dernière intervention, il s’était félicité des résultats de l’opération « Safisha Muji wa Goma », qui aurait contribué à une baisse significative du taux de criminalité dans la ville. « Grâce à cette opération, une amélioration notable a été observée dans la sécurisation des quartiers de Goma », a affirmé le maire.
Cependant, les chiffres avancés par la Société civile semblent contredire cette vision optimiste. Selon cette structure citoyenne, entre novembre et décembre 2024, 82 incidents sécuritaires majeurs ont été enregistrés dans la ville. Ce chiffre démontre une recrudescence inquiétante des actes de violence.
Face à ces drames, des observateurs pointent du doigt la mauvaise organisation et la faible réactivité des services de sécurité. Le président de la Société civile de Karisimbi a exprimé son indignation et son désarroi, qualifiant ces événements de « preuve supplémentaire de l’insuffisance des dispositifs sécuritaires dans les quartiers de Goma ».
De plus, plusieurs acteurs urbains appellent les autorités à renforcer les patrouilles nocturnes et à impliquer davantage les populations locales dans des initiatives de sécurité communautaire.
Abiël Bushoki