
La recrudescence des cas de justice populaire à Goma devient alarmante. Ce mardi 13 février 2025, un homme a été lynché puis brûlé vif par une foule en colère dans le quartier Ndosho, près de la station-service Grâce à Dieu.
D’après les premiers témoignages recueillis sur place, la victime, un conducteur de moto-taxi, aurait été soupçonnée d’être impliquée dans la disparition de plusieurs soudeurs qu’il avait transportés il y a quelque temps. Ces derniers n’ayant plus donné signe de vie, leurs proches ont fini par suspecter le motard, l’accusant d’un éventuel enlèvement ou d’un assassinat.
Alertés, des habitants du quartier se sont saisis de l’homme et, sans attendre l’intervention des autorités, l’ont soumis à un lynchage fatal avant de le brûler.
Le même jour, un autre cas de justice populaire a été signalé à Buhimba, où trois présumés bandits armés ont été pris pour cibles. La veille, dans la nuit de mercredi à jeudi, un individu soupçonné de vol a été exécuté près de l’Université Catholique la Sapientia. Son complice, armé d’un pistolet, aurait réussi à s’échapper.
En l’espace de quelques jours, une dizaine de cas similaires ont été enregistrés dans la ville, illustrant une exaspération croissante face à l’insécurité grandissante.
Le phénomène suscite des réactions partagées au sein de la population. Pour certains, ces actes sont le seul moyen de dissuader les criminels, alors que la ville est confrontée à une recrudescence de la criminalité. D’autres, notamment les défenseurs des droits de l’homme, dénoncent une dérive inquiétante qui risque d’entraîner des exécutions arbitraires et des règlements de comptes déguisés en justice populaire.
Face à cette situation préoccupante, les autorités en place sont appelées à rétablir la confiance en la justice et à renforcer la sécurité pour éviter que la population ne continue à se rendre justice elle-même.
Abiël Bushoki