
Les tensions entre la Belgique et le Rwanda atteignent un nouveau pic, sur fond de crise en République démocratique du Congo (RDC). En visite à Bruxelles cette semaine, le ministre rwandais des Affaires étrangères, Olivier Nduhungirehe, a tenu des propos tranchants, rejetant la responsabilité des tensions actuelles sur la Belgique.
Malgré sa présence dans la capitale belge, aucune rencontre officielle avec les autorités du pays n’a été programmée, le ministre précisant que sa visite était exclusivement consacrée aux institutions européennes.
Face à cette situation, le chef de la diplomatie belge, Maxime Prévot, a déploré le refus de son homologue rwandais de saisir l’opportunité d’un dialogue. « J’ai personnellement invité mon homologue rwandais pour une rencontre cette semaine lorsque j’ai appris en dernière minute sa visite à Bruxelles », a-t-il déclaré, tout en insistant sur la disponibilité constante de la Belgique au dialogue.
Ce nouvel épisode illustre l’impasse diplomatique entre les deux pays, qui dure depuis plusieurs années.
Les tensions ne datent en effet pas d’hier. En 2022, Bruxelles avait refusé d’accréditer Vincent Karega, l’ambassadeur désigné par Kigali, en raison de soupçons sur son rôle en Afrique du Sud et en RDC.
En guise de réponse, Kigali a, l’été dernier, ignoré la demande belge d’accréditer son propre ambassadeur au Rwanda, une décision assumée par Olivier Nduhungirehe comme un acte de « réciprocité ». Ce blocage illustre la fragilité des relations entre ces deux anciens partenaires historiques, dans un contexte régional déjà explosif.
Ntumba Chiyoyo