
Les tensions montent d’un cran dans l’Est de la République démocratique du Congo. Ce samedi 4 janvier, le territoire de Masisi a été le théâtre de violents affrontements entre le mouvement des Wazalendo et l’armée rwandaise. Ces combats, concentrés dans le groupement d’Ufamandu, notamment autour de Ngungu, marquent une nouvelle phase dans le conflit qui secoue cette région instable.
Reprise stratégique de Kabingo et Kamatele
Les Wazalendo, un groupe armé local se revendiquant défenseur des populations congolaises, ont lancé une offensive ciblée contre des positions occupées par l’armée rwandaise dans les zones stratégiques de Musumba et Kabingo, situées dans la cité de Kamatele. Ces localités constituent un point névralgique reliant les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, et sont également riches en minerais, notamment le coltan, une ressource clé pour l’industrie technologique mondiale.
D’après des sources locales, Kabingo, exploitée depuis longtemps pour son coltan, était sous contrôle de l’armée rwandaise, accusée par les Wazalendo de s’adonner à une exploitation illégale des ressources congolaises. Cette reprise marque une victoire symbolique pour le groupe armé, qui affirme défendre la souveraineté nationale face à l’ingérence étrangère.
Les combats ne se sont pas arrêtés là. La localité de Ngungu, à proximité, est devenue le nouvel épicentre des affrontements. Des témoins sur place rapportent une intensification des violences, avec des milliers de civils contraints de fuir vers des zones supposées plus sûres.
Ces affrontements mettent en lumière la complexité du conflit dans l’Est de la RDC, où les luttes pour le contrôle des territoires et des ressources se mêlent aux rivalités régionales et aux enjeux géopolitiques.
Alors que la situation se dégrade, les appels à l’aide des populations locales peinent à trouver un écho au niveau international. Les organisations humanitaires présentes sur place tirent la sonnette d’alarme, dénonçant une crise humanitaire exacerbée par l’escalade des combats.
Pour l’heure, les Wazalendo semblent consolider leurs positions dans Kabingo et Kamatele, tandis que l’armée congolaise reste largement absente de ces zones sensibles. Une situation qui risque de fragiliser davantage la stabilité de la région et d’accentuer les tensions déjà palpables entre Kinshasa et Kigali.
Munguiko Masudi Olivier