
Le Parlement de la jeunesse de la ville de Goma a tenu une conférence de presse jeudi 2 janvier 2025 pour évaluer l’année 2024, marquée par une insécurité persistante et une détérioration des conditions sociales. Justin Murutsi, président de cette institution, a présenté une déclaration poignante sur les défis auxquels la ville de Goma et la province du Nord-Kivu ont été confrontées.
Justin Murutsi a particulièrement critiqué les mesures prises par l’autorité urbaine, notamment l’interdiction faite aux conducteurs de motos de circuler après 18h00. Selon lui, cette décision n’a eu aucun impact significatif sur la sécurité des habitants. « Malgré cette mesure, les assassinats de citoyens innocents en plein jour ont continué », a-t-il déploré.
Parmi les cas les plus marquants, il a cité l’incident du 10 avril 2024, lorsque cinq personnes ont été tuées par des individus en tenue similaire à celle des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) à l’entrée Président. Par ailleurs, il a également évoqué les crépitements de balles nocturnes dans plusieurs quartiers, plongeant les habitants dans une peur constante.
Un autre événement tragique souligné par Justin Murutsi a été l’enterrement de 200 corps au cimetière de Genosost, une tragédie qui a profondément choqué la population de Goma. « Ces enterrements massifs illustrent la gravité de la situation sécuritaire et l’inaction des autorités face à l’ampleur des violences », a-t-il déclaré.
Le président du Parlement de la jeunesse a également dénoncé les conditions précaires des déplacés internes dans les camps autour de Goma, exacerbées par les affrontements avec les rebelles du M23.
Dans son discours, Justin Murutsi a appelé les autorités à reconnaître le Nord-Kivu comme une province martyre, en raison des nombreuses vies perdues à cause de l’insécurité. Il a également dénoncé les failles de la gouvernance nationale face aux crises sécuritaires, sociales et humanitaires.
Le Parlement de la jeunesse invite les autorités congolaises à faire de la sécurité une priorité en 2025. Justin Murutsi a insisté sur la nécessité de poser des actions concrètes pour protéger les citoyens, restaurer la paix et répondre aux besoins humanitaires des déplacés.
Abiël Bushoki