
Lors d’un récent congrès international tenu aux Émirats arabes unis, une confusion de taille a entaché le protocole : Denis Sassou Nguesso, président de la République du Congo (RC), a été présenté à tort comme le président de la République démocratique du Congo (RDC). Une méprise qui a rapidement suscité une vague de réactions outrées, tant sur les réseaux sociaux que dans les milieux diplomatiques.
Si certains veulent y voir une simple bévue protocolaire, cette erreur soulève des interrogations plus profondes. Comment un tel mélange entre deux chefs d’État — issus certes de pays voisins aux noms proches, mais aux identités politiques et historiques bien distinctes — a-t-il pu se produire lors d’un événement d’envergure internationale ?
Un mal diplomatique récurrent ?
Ce type de confusion n’est pas inédit. Les noms similaires des deux Congo — une situation héritée de l’histoire coloniale — continuent d’induire en erreur, parfois même au plus haut niveau. Cependant, dans un contexte international où la précision et le respect des identités étatiques sont cruciaux, de telles erreurs paraissent de plus en plus inacceptables.
Pour de nombreux Congolais, notamment en RDC, cette confusion est perçue comme un affront. Au-delà de la gêne, elle refléterait un certain manque de considération ou de connaissance de la part des organisateurs et, plus largement, des partenaires internationaux.
Une impression renforcée par le fait que la RDC, pays stratégique en Afrique centrale de par sa taille et ses ressources, lutte encore pour faire pleinement entendre sa voix sur la scène mondiale.
Une leçon pour la diplomatie internationale
Cet incident met en lumière la nécessité pour les instances internationales d’accorder une attention accrue aux questions de protocole et de représentation. Dans une région du monde où les enjeux géopolitiques sont complexes et sensibles, une erreur de ce type peut être interprétée non seulement comme une négligence, mais aussi comme un symptôme d’un désintérêt plus large pour les réalités africaines.
Reste à savoir si des excuses officielles seront formulées, et si cet impair sera l’occasion d’un sursaut de rigueur dans les cercles diplomatiques. En attendant, cet épisode rappelle que dans la diplomatie, les symboles comptent et les erreurs, même involontaires, peuvent laisser des traces durables.
Abiël Bushoki