
Au moins dix éléments ont été tués dans des affrontements qui ont opposé, dans la nuit du lundi 4 au mardi 5 mars, deux factions Wazalendo dans la ville de Butembo Butembo, dans la province du Nord-Kivu. Selon la société civile de la commune de Kimemi, ces combats ont éclaté aux environs de minuit et se sont poursuivis jusqu’à 3 heures du matin.
Les affrontements ont opposé un groupe installé au Mont Tabor, dans la concession de l’Université Catholique du Graben (UCG), à un autre basé à Mavina, dans le quartier Malende. D’après les informations recueillies, l’attaque aurait été déclenchée par le groupe de Mavina en représailles à l’incendie de leur campement survenu la veille.
Contactée par nos confrères de Actualités.cd, la société civile de Kimemi avance un bilan provisoire d’au moins dix morts et plusieurs blessés. Ces derniers auraient été évacués discrètement vers des structures sanitaires périphériques afin de minimiser l’ampleur des pertes humaines.
Ce mardi matin, les habitants de la ville ont découvert quatre corps sans vie, appartenant vraisemblablement aux miliciens du groupe de Mavina. Des images circulant sur les réseaux sociaux montrent des jeunes hommes attachés avant d’être exécutés, une situation qui suscite une vive émotion au sein de la population.
Les combats ont provoqué un vent de panique dans plusieurs quartiers environnants, notamment Vutsundo, Vusenzera, Katsya, Vukondi et Nduko. Ces tensions surviennent dans un contexte déjà marqué par l’inquiétude des habitants face à l’avancée des rebelles du M23 vers Butembo.
La société civile de Kimemi dénonce ces affrontements récurrents entre factions Wazalendo, les qualifiant de « menace permanente » pour la population et les structures sanitaires locales. Jackson Bwahasa, acteur influent de la société civile, déplore l’inaction des autorités face à cette escalade de la violence :
« Ces groupes censés défendre le pays se livrent à des combats fratricides en pleine ville, mettant en danger les habitants et les patients des hôpitaux. Les autorités doivent cesser de fermer les yeux sur cette situation qui ne cesse de dégénérer. »
Face à cette crise sécuritaire, la société civile appelle à une réaction immédiate pour démanteler ces groupes armés et restaurer l’ordre. Elle exhorte également l’Église catholique à prendre des mesures pour déloger les miliciens occupant la concession de l’UCG.
L’ancien député et notable de la région, Promesse Matofali, a vivement critiqué ces affrontements qu’il juge « inutiles et contre-productifs ». Dans une publication sur son compte Facebook, il dénonce une dérive des Wazalendo qui, selon lui, poursuivent d’autres objectifs que la défense du territoire national :
« Si ces groupes avaient réellement pour but de défendre la patrie, ils auraient fusionné leurs forces. Mais ces luttes internes révèlent d’autres ambitions cachées. Il est temps de les éloigner de la ville, et s’ils sont incapables de s’unir, alors il faut les démanteler et les renvoyer chacun chez soi. »
Ce nouvel épisode de violence met en lumière l’instabilité persistante à Butembo et pose la question de l’avenir de ces groupes armés, initialement constitués pour appuyer à la défense du territoire national.
La Rédaction