
Le vice-premier ministre en charge de l’intérieur, de la sécurité, de la décentralisation et des affaires coutumières, Shabani Lukoo Jacquemin, a convoqué samedi 1ᵉʳ mars 2025 Emmanuel Ramazani Shadary, secrétaire permanent du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD), pour des échanges liés au respect des lois régissant les partis politiques en République démocratique du Congo.
Cette convocation intervient dans un contexte marqué par des tensions politiques et sécuritaires en RDC, notamment en raison de l’agression menée par le Rwanda et ses supplétifs du M23 et de l’AFC dans l’Est du pays. Le patron de la territoriale a profité de cette occasion pour rappeler au PPRD son obligation de se conformer aux dispositions légales en vigueur.
Selon une source proche du ministère, le secrétaire permanent de l’ancien parti présidentiel a été sommé de s’expliquer sur certaines déclarations publiques récentes du PPRD, jugées préoccupantes par les autorités. Ces prises de position auraient soulevé des doutes quant à des activités jugées clandestines menées par certaines figures du parti.
L’audition d’Emmanuel Shadary a pris une tournure plus sensible lorsqu’il a été interrogé sur l’adhésion présumée de certains membres du PPRD au mouvement rebelle M23. D’après une dépêche officielle du ministère de l’intérieur, l’intéressé aurait eu des difficultés à fournir des explications claires sur ces allégations, ce qui alimente davantage les soupçons pesant sur son parti.
Par ailleurs, cette audition intervient au moment où le PPRD tente de se réorganiser après plusieurs années d’érosion politique. Le parti a récemment procédé à la nomination d’Aubin Minaku comme nouveau vice-président, lui qui fut président de l’Assemblée nationale sous le second mandat de Joseph Kabila. Cette refonte stratégique vise à redonner un nouveau souffle au parti, alors que ce dernier peine à se repositionner sur l’échiquier politique national.
Cet épisode illustre une fois de plus les tensions croissantes entre l’opposition et le pouvoir en place, dans un contexte où la guerre à l’Est exacerbe les clivages politiques. Le gouvernement de Félix Tshisekedi veille au grain face à toute action susceptible d’affaiblir la cohésion nationale, surtout en cette période de crise sécuritaire majeure.
La rédaction