
Deux hommes soupçonnés d’être des criminels ont été brûlés vifs par une foule en colère dans la nuit du vendredi à ce samedi 1er mars 2025, à Mugunga Lushagala, dans la commune de Karisimbi, dans l’ouest de la ville de Goma. Cet acte de justice populaire intervient dans un climat de tension marqué par une recrudescence de l’insécurité dans la ville.
Selon notre source, l’incident s’est produit après des tirs nourris entendus aux alentours de 23h30 dans la nuit du 28 février. Les habitants, excédés par la montée de la criminalité dans leur quartier, ont attribué ces crépitements à des bandits opérant dans la zone. Soupçonnés d’être impliqués dans ces troubles, deux hommes armés ont été appréhendés par la population avant d’être violemment lynchés et brûlés sur place.
« Nous vivons dans la peur permanente. Les voleurs attaquent nos maisons et disparaissent sans laisser de traces. Cette fois, la population a décidé d’agir », a témoigné un habitant sous couvert d’anonymat.
Malgré les appels répétés des autorités à privilégier les voies légales, ces exécutions sommaires se multiplient. Le maire de Goma, Katembo Ndalieni Julien, a récemment dénoncé ces actes lors d’une réunion sécuritaire tenue le 24 février sous l’administration AFC-M23.
« Nous appelons la population à cesser ces actes de barbarie. Beaucoup en profitent pour régler des comptes personnels, ce qui peut conduire à la mort d’innocents. Toute personne impliquée dans un lynchage sera désormais poursuivie et sévèrement sanctionnée », avait averti le maire.
Dans cette optique, les autorités locales avaient ordonné que tout suspect arrêté soit immédiatement remis aux chefs de quartier, qui doivent ensuite le transférer aux services compétents. Mais ces mesures peinent à endiguer la montée de la justice populaire.
Depuis fin janvier 2025, Goma connaît une flambée de violence communautaire. Près de 50 présumés bandits auraient été tués par la population en l’espace d’un mois, selon plusieurs sources locales.
Face à cette spirale de violence, des voix s’élèvent pour réclamer des actions plus efficaces, notamment :
– Le renforcement des patrouilles nocturnes dans les quartiers les plus touchés par l’insécurité.
– Une implication plus active des services de renseignement pour démanteler les réseaux criminels.
– Une campagne de sensibilisation pour inciter la population à collaborer avec les forces de l’ordre au lieu de se faire justice elle-même.
La rédaction