
Depuis le 21 février 2025, les hauts plateaux du Sud-Kivu, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), sont le théâtre d’affrontements intenses. Dans cette région montagneuse surplombant le lac Tanganyika, les Forces armées de la RDC (FARDC), soutenues par des milices locales et l’armée burundaise, affrontent le groupe d’autodéfense Twirwaneho, récemment allié à l’Alliance Fleuve Congo-M23 (AFC-M23).
Selon lez informations relayées par nos confrères de Radio France Internationale RFI, le 21 février, l’alliance entre Twirwaneho et l’AFC-M23 a été officialisée par un communiqué, deux jours après la mort de leur chef, Michel Rukunda, alias Makanika, lors d’une frappe de drone congolais le 19 février.
Depuis, les communes rurales de Minembwe et Mikenge sont le théâtre d’affrontements entre les différentes forces en présence. Les combattants de Twirwaneho, qui affirment défendre la communauté Banyamulenge, ont été aperçus devant la mairie et l’aérodrome de Minembwe en fin de semaine dernière, ainsi qu’à Mikenge en début de semaine.
Les troupes gouvernementales congolaises, appuyées par des milices locales et des soldats burundais, sont toujours présentes dans la zone. Bien que certaines sources humanitaires et locales aient signalé un retrait partiel des forces burundaises à la mi-février, leur présence reste significative.
Cette région revêt une importance stratégique, étant l’arrière-pays d’Uvira, située en face de Bujumbura, la capitale économique du Burundi, et se trouvant au nord de Kalémie, chef-lieu de la province du Tanganyika. Kalémie offre un accès au lac Tanganyika, qui marque la frontière entre la RDC, le Burundi, la Tanzanie et la Zambie.
Parallèlement, la situation sécuritaire dans l’est de la RDC s’est détériorée. Le 27 février, des explosions lors d’un meeting de l’AFC-M23 à Bukavu ont fait au moins 11 morts et 65 blessés. Le leader du mouvement, Corneille Nangaa, a accusé les autorités congolaises d’être à l’origine de l’attaque, tandis que le président Félix Tshisekedi a condamné ces actes, les qualifiant de terroristes perpétrés par une armée étrangère.
La population civile continue de subir les conséquences de ces affrontements, avec des déplacements massifs et une augmentation des violences sexuelles. L’UNICEF a recensé près de 600 cas de viol dans la semaine suivant la chute de Goma fin janvier, impliquant toutes les parties au conflit.
La communauté internationale appelle à un cessez-le-feu et à des pourparlers directs entre les parties prenantes pour instaurer une paix durable dans la région.
La rédaction