
La dernière tribune de Joseph Kabila, publiée le week-end dernier dans le Sunday Times, a sonné comme un signal de rentrée politique pour le Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD). Ce mardi, à l’occasion de la prise de fonctions des nouveaux membres du bureau du parti, le secrétaire permanent, Emmanuel Ramazani Shadary, a exhorté les militants à l’unité et à la cohésion en vue d’accompagner leur leader historique dans son ambition de reconquérir le pouvoir en République démocratique du Congo (RDC).

Lors de son allocution, Ramazani Shadary a insisté sur la nécessité de renforcer l’unité au sein du PPRD, affirmant que Joseph Kabila reste au cœur des décisions stratégiques du parti.
« Le chef nous connaît tous et sait qui placer à chaque poste. Peut-être que certains ignorent ce qu’il fait chaque jour pour préparer notre retour au pouvoir. Mais nous devons travailler dans l’unité et éviter les divisions », a déclaré l’ancien candidat à la présidentielle de 2018 dans des propos relayés par nos confrères de Actualités.cd
Shadary a également souligné l’impact de la récente sortie médiatique de Kabila, affirmant qu’elle a semé le trouble parmi les adversaires politiques du PPRD.
« Dès que le Chef parle, le camp adverse s’agite. Il ne fait que dire la vérité. Nous devons nous approprier son message et le relayer sur tous les canaux », a-t-il insisté.
La réorganisation du PPRD intervient dans un contexte de redynamisation du parti après la perte du pouvoir en 2018. Depuis la révision des statuts en 2018, plusieurs postes clés du parti étaient restés vacants, notamment après l’échec du dauphin de Kabila à la présidentielle.

Cette réorganisation coïncide avec la prise de parole publique de Joseph Kabila sur la crise sécuritaire qui secoue l’est du pays. Dans sa tribune, l’ancien président a dénoncé l’inaction du gouvernement actuel face à la progression du M23, groupe rebelle soutenu par le Rwanda.
Dans l’entourage de Kabila, nombreux sont ceux qui estiment que la gouvernance actuelle de Félix Tshisekedi a aggravé la situation sécuritaire, justifiant ainsi la nécessité d’un retour du PPRD au pouvoir.
Les accusations de Kabila et la réorganisation du PPRD s’inscrivent dans un climat politique déjà tendu. Félix Tshisekedi, de son côté, ne mâche pas ses mots à l’encontre de son prédécesseur. Lors d’une récente intervention en Allemagne, le chef de l’État a accusé Joseph Kabila de soutenir en sous-main la rébellion du M23.
Le retour de Kabila dans l’arène politique promet donc des affrontements intenses dans les mois à venir, sur fond de tensions sécuritaires et économiques en RDC.
La rédaction