
La réunion technique d’experts en défense de la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC) et de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) sur la situation sécuritaire à l’Est de la République démocratique du Congo (RDC) a formulé des recommandations stratégiques en vue du rétablissement de l’autorité de l’État dans les zones sous contrôle du M23.
Une force hybride EAC-SADC-UA attendue d’ici 120 jours
Selon les informations relayées par nos confrères de Congo Check, l’une des principales recommandations issues de cette réunion technique est le déploiement, dans un délai de 120 jours maximum, d’une force hybride intégrant les contributions de l’EAC, de la SADC et de l’Union africaine (UA). Cette force devra assurer la sécurisation des zones actuellement occupées par le M23 et faciliter la stabilisation de la région.
Avant cette intervention militaire, une équipe d’évaluation technique sera constituée et déployée pour une durée minimale de 30 jours. Elle comprendra entre 12 et 16 agences militaires et gouvernementales issues des États membres et partenaires de l’EAC et de la SADC, y compris la RDC en tant que pays hôte. Sa mission sera de dresser un état des lieux précis de la situation sécuritaire et humanitaire sur le terrain.
Un plan de stabilisation en plusieurs étapes
Outre le déploiement d’une force hybride, les experts ont fixé plusieurs échéances pour la mise en œuvre des recommandations :
– Évaluation technique des infrastructures aéroportuaires de Goma et Kavumu (30 jours) : Cette analyse vise à garantir l’opérationnalité des installations stratégiques pour les interventions humanitaires et militaires.
– Reprise du contrôle de l’espace aérien et des aéroports par le gouvernement congolais (30 jours) : Le M23 est exhorté à permettre cette transition dans un but humanitaire.
– Rétablissement de l’autorité civile de l’État congolais dans les zones sous occupation (moins de 30 jours) : Cette mesure vise à assurer le retour des services administratifs de la RDC.
– Rétablissement de l’autorité de l’État sur l’ensemble du territoire national (120 jours) : Ce délai marque l’objectif final de la mise en œuvre des recommandations.
Un engagement politique décisif pour la réussite du plan
Les experts de la défense ont souligné que le succès de ces directives dépendra fortement des engagements politiques des parties prenantes au conflit. En conséquence, le mandat de la Mission de soutien de la SADC en RDC (SAMIDRC) devra figurer dans l’agenda des discussions directes entre les belligérants.
Enfin, l’adoption de ces recommandations par les ministres des Affaires étrangères et les chefs d’État de l’EAC et de la SADC sera déterminante pour enclencher leur mise en œuvre effective.
Une feuille de route sous haute surveillance
Alors que la situation sécuritaire demeure volatile dans l’Est de la RDC, cette initiative conjointe EAC-SADC-UA pourrait représenter une avancée majeure vers une solution durable au conflit. Toutefois, son succès dépendra de la volonté des parties en conflit à respecter leurs engagements et du soutien effectif des États membres.
La rédaction