
Depuis le vendredi 14 février, le pape François est hospitalisé à l’hôpital Gemelli de Rome en raison d’une pneumonie. Son état de santé, qualifié de « critique » samedi soir, a suscité une vague d’inquiétude au sein de la communauté catholique et au-delà. Cependant, le Vatican a tenté de rassurer les fidèles en annonçant dimanche que le souverain pontife avait passé une « nuit tranquille ».
Malgré cette amélioration apparente, le bulletin de santé du pape demeure préoccupant. Le Saint-Siège a révélé que le pape François, âgé de 88 ans, a présenté une crise respiratoire asthmatique prolongée, nécessitant l’administration d’oxygène à haut débit. De plus, les analyses sanguines récentes ont mis en évidence une thrombopénie (diminution du nombre de plaquettes sanguines) et une anémie, obligeant les médecins à pratiquer une transfusion sanguine.
Face à ces complications, le pronostic du pape reste « réservé », et les médecins demeurent prudents quant à l’évolution de son état de santé. « Le vrai risque est que les germes passent dans le sang, provoquant une septicémie potentiellement mortelle », a prévenu le Pr Sergio Alfieri lors d’une conférence de presse à l’hôpital Gemelli.
Le Vatican a confirmé que le pape poursuivait son hospitalisation avec « confiance » et qu’il suivait rigoureusement les traitements prescrits. « Le repos fait aussi partie de la thérapie », a-t-il souligné dans un message préparé pour l’Angélus dominical. Cette précaution a conduit les autorités vaticanes à reporter ses engagements publics, y compris la traditionnelle prière dominicale, pour la deuxième semaine consécutive.
L’hospitalisation actuelle du pape s’inscrit dans une série de problèmes de santé ayant marqué son pontificat ces dernières années. Depuis 2021, il a déjà subi plusieurs interventions chirurgicales, notamment pour une affection au côlon et une opération abdominale. En outre, ses difficultés à marcher et sa dépendance à un fauteuil roulant ont renforcé les spéculations sur sa capacité à continuer à exercer ses fonctions.
L’état de santé du pape relance les interrogations sur l’éventualité d’une vacance du pouvoir au sommet de l’Église catholique. Contrairement aux chefs d’État traditionnels, le pape ne dispose pas d’un remplaçant officiel en cas d’incapacité temporaire. Le droit canonique ne prévoit pas de mécanisme clair permettant de déléguer ses pouvoirs en cas de maladie prolongée.
Cette situation inédite pourrait amener le Vatican à envisager des réformes afin d’assurer la continuité du gouvernement de l’Église en cas d’incapacité prolongée du pape. En attendant, l’inquiétude demeure et les fidèles du monde entier continuent à prier pour son rétablissement.
Depuis l’annonce de la dégradation de son état de santé, de nombreuses personnalités religieuses et politiques ont exprimé leur soutien au souverain pontife. Le président américain Donald Trump a indiqué suivre la situation de près, tandis que des milliers d’internautes ont partagé des messages de prière sur les réseaux sociaux. Beaucoup ont notamment rappelé l’image marquante du pape seul sur la place Saint-Pierre au plus fort de la pandémie de Covid-19.
En dépit des préoccupations, le Vatican s’efforce de rassurer en mettant en avant la compétence des équipes médicales en charge du pape. Toutefois, les prochaines heures et jours seront déterminants pour évaluer l’évolution de son état de santé et les conséquences potentielles pour l’Église catholique.
Avec Libération/ Estinfos.net