
Le conflit dans l’Est de la République Démocratique du Congo connaît un nouvel épisode préoccupant. Depuis ce vendredi 14 février, les éléments du M23 occupent l’agglomération de Katana, l’aéroport de Kavumu mais aussi la ville de Bukavu, chef-lieu de la province. Cette avancée stratégique confère un avantage significatif aux rebelles dans leur progression au Sud-Kivu.
L’aéroport de Kavumu est la deuxième infrastructure aéroportuaire la plus importante du Grand Kivu après celui de Goma. Sa prise, comme celle de la ville de Bukavu marque une nouvelle étape dans l’expansion du M23, qui étend ainsi son emprise sur des infrastructures essentielles et deux grandes villes, chef-lieu de provinces.
La veille, le jeudi 13 février, les Forces armées de la RDC et leurs alliés avaient tenté d’opposer une résistance aux assauts du M23 visant l’aéroport. Toutefois, selon plusieurs témoins, aucune confrontation majeure n’a eu lieu à Kavumu, suggérant un retrait stratégique des troupes loyalistes. « Les FARDC se sont retirées volontairement pour éviter de mettre en danger la vie de la population locale », affirme un témoin.
Ce nouveau revers militaire s’ajoute à la prise de la ville de Goma, renforçant leur emprise sur la région et rendant leur présence de plus en plus préoccupante. Avec la maîtrise de ces infrastructures et de ces deux villes, le M23 dispose désormais d’une plus grande capacité de mobilité et de ravitaillement, compliquant davantage la tâche des autorités congolaises pour sécuriser l’Est du pays.
Face à cette menace grandissante, le président Félix Tshisekedi a pris la décision d’écourter son séjour en Allemagne pour rentrer en urgence à Kinshasa. Le chef de l’État congolais se trouvait à Munich pour assister à la Conférence sur la sécurité, un rendez-vous diplomatique d’envergure mondiale.
Cependant, la progression inquiétante du M23 a contraint Félix Tshisekedi à revoir son agenda. Il devrait regagner la capitale congolaise dans la nuit de ce vendredi à samedi afin de superviser la riposte des forces armées et de coordonner la réponse du gouvernement comme font savoir nos confrères de Actualités.cd
La rédaction