
Dans une décision ferme et inédite, le gouverneur du Sud-Kivu, professeur Jean-Jacques Purusi Sadiki, a pris un arrêté provincial interdisant la mise sur le marché des boissons fortement alcoolisées emballées en bouteilles plastiques ainsi qu’en petites bouteilles en verre de moins de 300 ml. Cette mesure vise à protéger la santé publique et à réguler la production et la commercialisation de ces produits, dont la consommation excessive présente de graves risques sanitaires et sociaux.
L’arrêté impose aux producteurs, importateurs et distributeurs de se conformer à plusieurs exigences avant de commercialiser leurs produits sur le marché du Sud-Kivu :
– obtenir une autorisation officielle de fabrication et une licence d’importation
– enregistrer leur marque auprès du ministère de l’industrie
– fournir un certificat de conformité aux normes sanitaires et environnementales en vigueur
– présenter une déclaration d’importation accompagnée d’une preuve de paiement des taxes requises
– détenir une licence de la Banque centrale du Congo et des analyses de qualité approuvées par l’Office congolais de contrôle (OCC)
Tout manquement à ces nouvelles exigences exposera les acteurs du secteur à des sanctions drastiques, notamment :
– la saisie et la destruction immédiate des produits non conformes
– des amendes allant de 1 000 à 10 000 USD, en fonction de la gravité de l’infraction
– la fermeture temporaire ou définitive de l’établissement concerné
Ces mesures illustrent la volonté du gouvernement provincial d’assainir le marché des boissons alcoolisées et de réduire les dangers liés à leur consommation excessive, notamment chez les jeunes.
L’arrêté provincial cite expressément plusieurs boissons désormais prohibées dans le Sud-Kivu. Parmi elles, on retrouve : fako, capitaine, kafanyabiyo, budigiri, kingsi, machafupanya, simba, cavalier, alvador, mentos, vie-force, alidor, robo, rumba, kaleoleo, quick, kamotomoto, tiktok, kakataku, bukambeto, kolomboka, masolo ya mbeto, hakiri, dubai, pendo gin.
Si les défenseurs de la santé publique applaudissent cette initiative, estimant qu’elle limite la prolifération des alcools de mauvaise qualité, certains commerçants et consommateurs dénoncent une décision qui risque d’impacter économiquement plusieurs acteurs du secteur.
Pour le gouvernement provincial, il ne s’agit pas d’un combat contre le commerce, mais plutôt d’un engagement ferme en faveur du bien-être des populations. L’avenir dira si cette mesure sera strictement appliquée et quels seront ses effets réels sur la consommation et la santé publique au Sud-Kivu.
Abiël Bushoki