
Photo d'illustration, chefs des armées de l'EAC
Le sommet conjoint des chefs d’État et de gouvernement de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) et de la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC), tenu ce samedi 8 février 2025 à Dar-es-Salaam, en Tanzanie, a pris une résolution majeure : un cessez-le-feu immédiat et inconditionnel dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC). Pour garantir l’application de cette mesure, les chefs des forces de défense des deux organisations devront se réunir dans les cinq prochains jours afin de peaufiner les derniers détails techniques.
Selon le communiqué final du sommet, les dirigeants de la SADC et de l’EAC ont unanimement réaffirmé leur solidarité envers la RDC et leur engagement à soutenir ses efforts en vue de préserver son indépendance, sa souveraineté et son intégrité territoriale. Ce sommet marque une nouvelle étape dans les initiatives diplomatiques visant à mettre fin aux violences persistantes causées par les rebelles du M23 dans l’est du pays.
« Le sommet conjoint a demandé aux chefs des forces de défense de la CAE et de la SADC de se réunir dans les cinq jours et de fournir des directives techniques sur un cessez-le-feu immédiat et inconditionnel et sur la cessation des hostilités », rapporte l’Agence France-Presse (AFP).
L’un des enjeux majeurs de cette rencontre militaire sera l’établissement d’un plan de sécurisation pour Goma, capitale provinciale du Nord-Kivu, actuellement sous contrôle du M23. Une source proche de la présidence congolaise a confirmé que cette démarche implique le retrait du M23 et de ses soutiens de toutes les zones sous leur contrôle.

Le sommet a également décidé de fusionner les processus de Nairobi et de Luanda, deux initiatives diplomatiques précédentes qui visaient déjà une résolution pacifique du conflit. Cette convergence des efforts pourrait ouvrir la voie à l’implication de nouveaux médiateurs issus d’autres régions du continent, afin d’élargir les perspectives de négociation.
Du côté rwandais, la réaction a été immédiate. Le ministre des Affaires étrangères du Rwanda, Olivier Nduhungirehe, a qualifié cette réunion de « sommet historique et réussi », soulignant qu’elle proposait « des solutions à court, moyen et long terme pour la restauration de la paix et de la sécurité dans l’est de la RDC », selon des propos rapportés par Radio France Internationale (RFI). Cette déclaration laisse entrevoir une relative adhésion de Kigali aux mesures adoptées, bien que le communiqué final n’ait pas explicitement condamné le rôle du Rwanda dans le conflit.
Si Kinshasa aurait souhaité une condamnation ferme du Rwanda, la présidence congolaise préfère néanmoins voir dans ce sommet « une avancée significative ». Une source présidentielle confie que « l’objectif principal reste la désescalade des violences et l’amélioration de la situation humanitaire », dans une région où les déplacés se comptent désormais par centaines de milliers.
Les chefs d’état-major des armées de l’EAC et de la SADC doivent désormais se réunir d’ici le 13 février pour finaliser les directives militaires visant l’application du cessez-le-feu et la sécurisation des zones en conflit. Cette étape sera déterminante pour la suite des opérations, et surtout pour évaluer la volonté réelle des différentes parties à respecter les engagements pris lors du sommet de Dar-es-Salaam.
Dans l’attente de cette réunion cruciale, la population congolaise, particulièrement dans l’est du pays, espère que cette dynamique diplomatique se traduira rapidement par des actions concrètes sur le terrain, afin de mettre un terme à une guerre qui n’a que trop duré.
La rédaction