
Le sommet conjoint entre la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC) et la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), tenu ce samedi 8 février à Dar es Salam, en Tanzanie, a abouti à un appel unanime à un « cessez-le-feu immédiat et inconditionnel » dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC). Cependant, les divergences entre Kinshasa et Kigali restent vives, comme en témoignent les déclarations du président rwandais Paul Kagame à l’issue de la rencontre.
D’une seule voix, les chefs d’État des deux blocs régionaux ont exigé l’arrêt des hostilités, la réouverture des routes stratégiques et de l’aéroport de Goma, ainsi que la mise en place d’un cadre de dialogue entre Kinshasa et le M23. Ils ont également mandaté les chefs d’état-major des pays membres de l’EAC et de la SADC pour élaborer, sous cinq jours, un plan de sécurisation de la ville de Goma, menacée par l’avancée des rebelles du M23 soutenus par Kigali, selon plusieurs rapports onusiens.
« Le sommet conjoint a réaffirmé la solidarité et l’engagement inébranlable de continuer à soutenir la RDC dans ses efforts de sauvegarde de son indépendance, de sa souveraineté et de son intégrité territoriale », souligne le communiqué final.
Si la RDC a salué cet engagement régional, la délégation congolaise attend toujours une condamnation ferme du Rwanda pour son soutien au M23. Une source proche de la présidence congolaise estime toutefois que « l’objectif reste la désescalade et l’amélioration de la situation humanitaire », laissant entendre une volonté de privilégier la voie diplomatique malgré l’absence de sanctions contre Kigali.
En revanche, le président rwandais Paul Kagame a profité de ce sommet pour livrer une charge virulente contre Kinshasa. « La RDC ne peut pas simplement nous dire de rester silencieux quand ils montent un problème de sécurité contre notre pays. Personne ne peut nous dire de la fermer », a-t-il martelé, avant d’accuser Kinshasa d’avoir déclenché cette guerre et de refuser de reconnaître les droits des populations rwandophones dans l’est de la RDC.
« Cette guerre a été déclenchée par la RDC et rien du Rwanda. Il vient d’être apporté et mis sur nos épaules et on nous a dit de le posséder. Nous ne pouvons pas l’approprier », a poursuivi le dirigeant rwandais, rejetant toute responsabilité de Kigali dans le conflit et appelant à une solution durable qui prenne en compte les revendications des groupes armés locaux.
Face à l’impasse diplomatique persistante, les chefs d’État réunis à Dar es Salam ont également acté la fusion des initiatives de Nairobi et de Luanda, jusque-là menées séparément. Cette intégration pourrait permettre une médiation plus cohérente et l’implication d’autres acteurs continentaux dans la résolution du conflit.
La rédaction
Ça veut dire quoi ?
Goma ????
Ils ont également mandaté les chefs d’état-major des pays membres de l’EAC et de la SADC pour élaborer, sous cinq jours, un plan de sécurisation de la ville de Goma, menacée par l’avancée des rebelles du M23 soutenus par Kigali, selon plusieurs rapports onusiens.