
La menace persistante des rebelles des Forces Démocratiques Alliées (ADF) continue de plonger le territoire de Beni dans l’insécurité. Quatre civils ont été pris en otage ce mercredi 5 janvier 2025 dans le village de Baungatsu-Luna, plus précisément à Tingwe, dans le groupement Bambuba-Kisiki, secteur de Beni-Mbau.
Selon le président de la société civile d’Eringeti, Rachid Maliro Zawadi, qui s’est confié à notre rédaction, ces civils ont été surpris aux alentours de 16 heures alors qu’ils revenaient des champs. Leur enlèvement intervient dans un contexte de recrudescence des attaques des ADF dans cette zone frontalière avec la province de l’Ituri.
Le notable de Beni, Bravo Muhindo Vukulu, confirme ces informations et ajoute que ces assaillants ont également été signalés du côté de Kokola, à l’est du territoire.
Un orpailleur ayant échappé à une attaque des ADF à Mayi-Safi témoigne que les rebelles avaient initialement ciblé leur campement avant de se rabattre sur des cultivateurs. Grâce à leur vigilance, aucun dégât humain n’a été enregistré dans leur site, mais l’incident renforce la peur parmi la population locale.
Face à cette situation, plusieurs sources locales appellent les autorités militaires à intensifier les patrouilles de combat, notamment dans l’est et le nord d’Eringeti, afin d’empêcher de nouvelles attaques. Les cultivateurs des villages environnants sont, quant à eux, invités à redoubler de prudence, car l’ennemi circule librement dans les périphéries d’Eringeti après avoir déjà commis plusieurs massacres en Ituri, notamment dans la chefferie des Walese-Vonkutu.
La société civile d’Eringeti alerte depuis plusieurs semaines sur l’intensification des mouvements des ADF. Le 31 janvier dernier, elle signalait déjà la présence de ces rebelles à l’ouest et à l’est de la Route Nationale 4, sur l’axe Luna-Komanda, après un massacre ayant coûté la vie à plus de 46 civils. Malheureusement, ces cris d’alarme semblent encore ignorés par les autorités compétentes.
La population locale vit dans une peur grandissante, et l’urgence d’une réponse militaire efficace se fait de plus en plus ressentir pour mettre un terme aux exactions des ADF dans cette région meurtrie par des années de violence.
Abiël Bushoki