
Pas moins de 50 personnes ont perdu la vie et plus de 70 autres sont portées disparues depuis le début de l’année 2025, suite à une série d’attaques attribuées aux Forces démocratiques alliées (ADF). Ces violences secouent plusieurs localités du territoire d’Irumu, dans la province de l’Ituri.
Ce sombre bilan a été publié ce vendredi 24 janvier dans un rapport du bureau local de la Convention pour le Respect des Droits Humains (CRDH), basé dans cette région meurtrie par les conflits. Selon l’organisation, l’attaque la plus récente s’est produite à Manzebi, une localité située à environ 4 kilomètres à l’ouest de Mambelenga, dans la chefferie de Walese-Nvukutu, précisément dans le groupement Bandavilemba. Cette incursion, survenue en pleine nuit, a coûté la vie à au moins 8 civils, laissant la population locale dans la peur et la désolation.
Le rapport souligne que les ADF, groupe armé affilié à l’État islamique, intensifient leurs activités meurtrières malgré les opérations militaires en cours dans la région. Des villages entiers ont été désertés, les populations fuyant les massacres récurrents pour chercher refuge dans des camps de déplacés surpeuplés ou dans des forêts où elles vivent dans des conditions précaires.
En outre, la CRDH alerte sur la multiplication des kidnappings dans la région, la plupart des victimes étant des agriculteurs ou des commerçants capturés lors de leurs déplacements dans des zones rurales.
Face à la gravité de la situation, la CRDH exhorte les autorités congolaises à renforcer les effectifs militaires sur le terrain. Elle plaide pour des opérations de grande envergure visant à neutraliser les combattants ADF et rétablir la sécurité.
« Nous demandons aux autorités militaires d’adopter une stratégie plus proactive et de garantir la protection des civils, car la population d’Irumu vit dans une terreur permanente », a déclaré un responsable de l’organisation.
La situation humanitaire se détériore également dans le territoire d’Irumu. Les déplacements massifs provoqués par les attaques ont accru la pression sur les infrastructures déjà limitées. Les organisations humanitaires peinent à fournir une assistance adéquate, en raison des restrictions d’accès causées par l’insécurité.
La société civile locale et les acteurs humanitaires appellent à une intervention urgente pour répondre aux besoins des déplacés, notamment en matière de vivres, d’eau potable et d’abris.
Des voix s’élèvent pour que la communauté internationale joue un rôle actif dans la résolution de la crise en Ituri. L’inaction, selon les observateurs, pourrait aggraver l’instabilité dans cette région frontalière et faciliter l’expansion des réseaux terroristes transnationaux.
Cette escalade de violence rappelle une fois de plus l’urgence d’une solution durable à la crise sécuritaire qui ravage l’Est de la RDC depuis plusieurs décennies.
Abiël Bushoki