Un vent de contestation souffle sur l’administration territoriale congolaise. Les administrateurs des 145 territoires de la République démocratique du Congo annoncent une grève sèche à partir de ce lundi 18 août 2025.
Dans une correspondance adressée au vice-premier ministre, ministre de l’Intérieur, de la Sécurité, de la Décentralisation et des Affaires coutumières, et dont une copie est parvenue à Kivuactu.net, ces responsables locaux expriment leur profonde déception face aux conditions dans lesquelles ils exercent leur mission. Ils parlent de « conditions inhumaines et dégradantes », qui, selon eux, ne leur permettent plus d’assurer convenablement leurs charges au service de l’État.
Les administrateurs de territoire rappellent que leur rôle est crucial dans l’encadrement des populations, la sécurité, la gouvernance locale ainsi que l’accompagnement du processus de décentralisation. Cependant, ils estiment être abandonnés par les autorités centrales, faute d’accompagnement logistique, financier et institutionnel.
Cette grève collective revêt un caractère historique. Depuis l’accession du pays à l’indépendance, jamais les administrateurs de territoire n’avaient décidé, de manière unanime, de suspendre leurs services. Un signal fort qui traduit, selon plusieurs observateurs, la gravité de la crise qui secoue l’administration de proximité.
Alors que les tensions sociales s’accumulent dans plusieurs secteurs du pays, cette nouvelle paralysie administrative risque de perturber davantage la vie des citoyens dans les territoires, où l’administrateur représente souvent le premier relais de l’État.
La balle est désormais dans le camp du gouvernement, qui devra trouver rapidement une issue afin d’éviter que cette grève n’aggrave la méfiance déjà croissante entre l’administration centrale et les structures locales.
Abiël Bushoki
