Le Mouvement Solidaire des Enseignants pour l’Accompagnement des Actions Familiales (MSEAAF), à travers sa coordination provinciale du Nord-Kivu, se dit pleinement disposé à accompagner le gouvernement congolais dans l’application de la récente mesure interdisant le renvoi des filles enceintes des établissements scolaires.
Cette initiative gouvernementale, annoncée dans une circulaire du ministère de l’Éducation nationale, vise à garantir le droit à l’éducation pour toutes les élèves, y compris celles victimes de grossesses précoces. Elle est largement saluée par les acteurs de la société civile, qui y voient une avancée significative dans la lutte contre les discriminations scolaires fondées sur le genre.
Selon Kiriza Zaluka Fiston, coordonnateur provincial du MSEAAF/Nord-Kivu : « Il est temps de réparer les injustices subies par des milliers de jeunes filles qui ont été contraintes d’abandonner leurs études à cause d’une grossesse. Le MSEAAF s’engage à accompagner le gouvernement dans la mise en œuvre de cette politique inclusive. »
Un appui multisectoriel envisagé
Concrètement, l’organisation prévoit une série d’actions pour soutenir l’intégration effective des filles enceintes ou jeunes mères dans le système éducatif. Ces actions incluent notamment :
• des campagnes de sensibilisation dans les écoles et communautés locales pour combattre la stigmatisation ;
• un accompagnement psychosocial destiné aux jeunes filles concernées, en collaboration avec des psychologues scolaires ;
• une assistance matérielle ciblée, notamment en kits scolaires et produits d’hygiène, à condition de bénéficier de l’appui des partenaires techniques et financiers.
Un appel fort au gouvernement congolais
Tout en réaffirmant sa volonté d’accompagner la vision du gouvernement, le MSEAAF lance un appel direct aux autorités nationales et provinciales afin qu’elles prêtent une main forte à cette structure éducative. Selon le coordonnateur, un appui logistique, financier et institutionnel est indispensable pour garantir l’efficacité et la durabilité des actions sur le terrain.
Il ajoute : « Nous ne pouvons pas y arriver seuls. Si le gouvernement veut voir cette mesure réussir, il doit soutenir les organisations locales qui sont en contact direct avec les communautés éducatives. Le MSEAAF est prêt, mais il a besoin d’un accompagnement concret. »
Un engagement de longue date en faveur de l’équité scolaire

Actif dans le domaine de l’éducation depuis plusieurs années, le MSEAAF mène des initiatives centrées sur la promotion de l’égalité des chances, avec un accent particulier sur les élèves issus de milieux défavorisés. L’organisation a déjà accompagné plusieurs projets éducatifs dans les zones rurales et semi-urbaines du Nord-Kivu.
Pour Kiriza Zaluka, cette collaboration avec les autorités scolaires ne vise pas seulement à faire respecter une directive, mais à impulser un réel changement de mentalité au sein des communautés éducatives.
Un appel élargi aux partenaires
En plus de l’État, le MSEAAF appelle également les ONG, agences de l’ONU et bailleurs de fonds à soutenir ses actions en faveur des filles enceintes. L’organisation affirme que la réussite de cette politique dépendra de la mobilisation collective des acteurs éducatifs, sociaux et humanitaires.
« Seule, l’État ne pourra pas tout faire. Nous invitons les partenaires à s’impliquer pour rendre cette mesure effective, surtout dans des zones touchées par des crises multiples comme le Nord-Kivu », conclut le coordonnateur.
Jérémie Kabali
