La Confédération Africaine de Football (CAF) a officiellement annoncé l’annulation du Championnat d’Afrique des Nations (CHAN), une compétition exclusivement réservée aux joueurs évoluant dans les championnats nationaux africains. Une décision lourde de conséquences, qui suscite incompréhension, déception et inquiétudes au sein du football continental.
Un tournoi unique au service des talents locaux
Créé en 2009, le CHAN s’est imposé au fil des années comme bien plus qu’une simple compétition. Il représentait une véritable vitrine continentale pour les footballeurs locaux, souvent privés de visibilité face aux stars évoluant en Europe ou dans les grands championnats étrangers.
Pour de nombreux joueurs, le CHAN constituait une porte d’entrée vers le professionnalisme, attirant l’attention des recruteurs, agents et clubs internationaux. Son annulation prive ainsi toute une génération d’un tremplin essentiel pour leur carrière.
Les championnats locaux, grands perdants
Déjà fragilisés par le manque de moyens, d’infrastructures et de compétitions régulières, les championnats africains subissent un nouveau revers. Sans le CHAN, les joueurs locaux perdent leur principale scène d’expression à l’échelle continentale, tandis que les fédérations nationales voient disparaître un levier important de motivation et de développement.
Cette décision soulève de sérieuses interrogations sur la vision à long terme de la CAF concernant la promotion du football local, pourtant présenté comme la base du développement durable du football africain.
La RDC, une nation marquée à jamais par le CHAN
Pour la République Démocratique du Congo, le CHAN occupe une place particulière dans l’histoire du football national. Les Léopards A’ ont su marquer la compétition de leur empreinte avec deux sacres mémorables :
2009 : victoire 2-0 face au Ghana en Côte d’Ivoire
2016 : triomphe éclatant 3-0 contre le Mali au Rwanda
Ces succès ont non seulement renforcé la fierté nationale, mais ont également révélé plusieurs talents issus du championnat local congolais, confirmant l’importance stratégique du CHAN pour le pays.
Quelle alternative pour l’avenir ?
L’annulation du CHAN représente une perte majeure pour le football africain, qui ne peut espérer grandir durablement sans investir dans ses fondations locales. Face à cette situation, la CAF est appelée à proposer des alternatives concrètes, capables de préserver les acquis du CHAN et de continuer à valoriser les talents évoluant sur le continent.
Sans une telle réflexion, c’est tout un pan du football africain qui risque de sombrer dans l’oubli.
Abiël Bushoki
