Le marché central de Sake, dans le territoire de Masisi (Nord-Kivu), se trouve aujourd’hui dans un état de délabrement alarmant. Ce centre névralgique du commerce local, essentiel à l’approvisionnement de la cité, se détériore chaque jour davantage, plongeant les commerçants en particulier les vendeuses de poissons dans une précarité inquiétante.
Lors d’une descente effectuée sur place, le journaliste Abiël Bushoki a constaté une situation qui frise l’abandon total. La toiture du marché, déjà fortement endommagée depuis plusieurs mois, ne protège plus les occupants. À la moindre pluie, les étals sont inondés, les marchandises détrempées et les produits alimentaires irrémédiablement perdus.
Les commerçantes expliquent que les averses récentes ont aggravé leurs pertes financières. « Quand il pleut, c’est la catastrophe. Nos poissons sont mouillés, certains pourrissent sur place et nous perdons notre capital », confie une vendeuse, visiblement découragée.
La majorité de ces vendeuses sont des mères de famille qui dépendent exclusivement de ce commerce pour subvenir aux besoins de leur foyer. Elles affirment travailler dans des conditions indignes : absence d’abris, insalubrité, insécurité et risques sanitaires pour les consommateurs.
« Nous demandons aux nouvelles autorités locales de jeter un regard sérieux sur notre marché. Nous souffrons ici. Une réhabilitation rapide est indispensable », lance l’une des commerçantes. Ce message, partagé par toutes, traduit un profond désespoir mais également un espoir : celui d’être enfin entendu.
Le marché central de Sake joue pourtant un rôle crucial dans l’économie locale. Il constitue le principal lieu d’échanges entre producteurs, vendeurs et habitants de la cité. Son délabrement impacte non seulement les commerçants, mais aussi la chaîne d’approvisionnement alimentaire de toute la population.
Les acteurs locaux appellent les autorités communales, territoriales et provinciales à se pencher en urgence sur ce dossier devenu une priorité sociale. Sans intervention rapide, le marché risque un effondrement total, entraînant des conséquences économiques et sanitaires majeures.
Abiël Bushoki
