Le défenseur du droit international humanitaire, Jean-Luc Mukanda, alerte sur la multiplication des abus commis par les rebelles de l’AFC/M23 contre les populations civiles dans l’Est de la République démocratique du Congo.
Selon lui, depuis deux semaines, les zones sous contrôle rebelle sont le théâtre d’un système organisé de rançonnement et d’intimidation qui plonge davantage les communautés dans la peur et la vulnérabilité.
Des exactions multiples et systématiques
Jean-Luc Mukanda dresse un tableau sombre des pratiques imputées à l’AFC/M23 :
- Spoliation foncière : confiscation de documents et occupation illégale de parcelles, avec extorsion et revente frauduleuse des terrains.
- Formation militaire forcée : imposition d’entraînements armés à des chefs d’avenue et de quartier, contribuant à instaurer un climat de terreur.
- Usurpation d’identité : des infiltrés se faisant passer pour des membres des Wazalendo commettent vols et violences, notamment signalés dans la localité de Musienene (territoire de Lubero).
- Recrutement forcé : enrôlement de civils, y compris des femmes, des personnes âgées et des enfants, compromettant la cohésion familiale et l’avenir scolaire des jeunes.
« Ces pratiques constituent des violations flagrantes du droit international humanitaire », insiste-t-il, tout en avertissant que les auteurs devront répondre de leurs actes devant la justice.
Appel aux autorités et à la communauté internationale
Le défenseur rappelle que le peuple congolais continue de placer sa confiance dans le président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, son gouvernement et les Forces armées de la RDC (FARDC). Il salue par ailleurs les efforts diplomatiques en cours et cite plusieurs instruments récents censés contribuer à la paix :
- La résolution 2773 du Conseil de sécurité de l’ONU, adoptée à l’unanimité le 21 février dernier.
- La déclaration de principes entre la RDC et le Rwanda du 25 avril, suivie de l’accord bilatéral de paix du 27 juin 2025.
- La déclaration de principes entre le gouvernement congolais et l’AFC/M23, signée le 19 juillet 2025.
Jean-Luc Mukanda appelle à la mise en œuvre immédiate et effective de ces engagements.
« La souffrance n’attend pas »
« La vie et la dignité des populations doivent être au cœur de toutes les décisions politiques et militaires », conclut-il, exhortant les parties prenantes à agir sans délai pour mettre fin aux souffrances des civils.
La rédaction
