Le Stade des Martyrs de la Pentecôte, poumon sportif de Kinshasa et fierté nationale, traverse une nouvelle épreuve.
Après les actes de vandalisme perpétrés lors des derniers événements sportifs, l’enceinte mythique présente un visage inquiétant : plus de 25 000 sièges arrachés, des vitres fracassées, des câbles et lampadaires disparus, sans oublier la pelouse souillée de déchets et de bouteilles remplies d’urine, utilisées comme projectiles contre joueurs et officiels.
Un chantier de réhabilitation lancé
Face à ce constat alarmant, les autorités ont enclenché un plan de réfection. La première phase a consisté en un nettoyage en profondeur de la pelouse et des gradins, avant d’entamer l’étape plus technique : remplacement des sièges détruits, réparation des installations électriques et sécuritaires, et remise en état des accès du stade. Objectif : redonner à cette infrastructure sa dignité et garantir son homologation pour les prochaines compétitions internationales.
Des questions qui dérangent
Mais au-delà des travaux matériels, une question de fond persiste : pourquoi ce lieu, construit à la sueur des sacrifices de toute une nation, est-il régulièrement livré au chaos par ceux qui devraient en être les gardiens ? Le problème ne réside pas seulement dans l’entretien ou la sécurité, mais aussi dans le comportement d’une partie du public congolais, souvent marqué par des débordements, violences verbales, jets de projectiles et manque de respect pour les infrastructures.
Vers une nouvelle culture sportive ?
Les experts s’accordent à dire que la réhabilitation du Stade des Martyrs n’aura de sens que si elle s’accompagne d’un véritable travail d’éducation et de sensibilisation des supporters. Instaurer une culture sportive basée sur le respect, la discipline et la valorisation du patrimoine collectif apparaît désormais comme une urgence nationale.
Le Stade des Martyrs n’est pas seulement une enceinte sportive : il est un symbole de l’identité congolaise. Sa survie dépend autant des travaux de réfection que de la volonté de ses fidèles occupants de le préserver.
Abiel Bushoki
